La lumière au bout du tunnel dans la grève des éboueurs à Marseille ? Après deux semaines de conflit entre la Métropole Aix-Marseille et le syndicat majoritaire des agents de la collecte, Force Ouvrière (FO), les négociations ont repris. Mardi 1er février, Domnin Rauscher, DGS de la Métropole, a rencontré les représentants de FO, quelques jours après avoir adressé une lettre à Patrick Rué, délégué général du syndicat. Contacté ce mercredi par la rédaction, le vice-président métropolitain en charge du dossier, Yves Moraine, nous fait un compte-rendu des échanges. Il espère « un retour à la normale sous huit jours », notamment à Marseille, durement touchée par la grève. Selon Yves Moraine, « le tonnage collecté ne cesse d’augmenter, le stock accumulé (d’ordures ménagères) est passé sous les 2000 tonnes (ndlr : contre 3000 en début de semaine) ». Depuis que FO a été condamné à débloquer les sites de transfert et de garage, 70% des tournées ont été assurées, et « on a complété avec du privé », nous indique le vice-président métropolitain. Sur ce point, « le coup de main de la Ville a contribué à la collecte à hauteur de 4,8 tonnes », estime Yves Moraine. FO n’a pour le moment pas annoncer son intention de lever son prévis de grève.
Nombre d’agents grévistes
Dimanche 30 janvier : 63
Lundi 31 janvier : 32
Mardi 1er février : 17
source : Yves Moraine
Grève des éboueurs à Marseille : la mairie en renfort
La Ville de Marseille fait fait appel depuis hier à des sociétés privées – notamment l’entreprise Pizzorno – pour résorber une partie des déchets. Ce mercredi, 17 camions ont été mobilisés. « Benoît Payan a décidé de mobiliser des moyens dérogatoires (…) face aux risques pour les habitants et pour l’environnement », renseigne un communiqué du lundi 31 janvier. La mairie intervient indirectement sur une compétence qui n’est pas la sienne, la collecte des déchets, mais ne se substitue pas pour autant à la Métropole.
Il faut intervenir avant qu’il n’y ait un sinistre majeur, surtout quand on connaît la fragilité du tissu bâtimentaire de Marseille.
Jean-Pierre Cochet
Les services de la Ville ont mandaté lundi des huissiers pour constater des troubles à l’ordre public liés à la grève des éboueurs. « On a un phénomène météo exceptionnel, des départs de feu (criminels) et un problème de collecte (…) C’est au titre de la sécurité publique que la Ville intervient », explique mardi soir l’adjoint au maire en charge de la sécurité civile, Jean-Pierre Cochet, devant la rue du Baignoir (1er), devenue une déchetterie à ciel ouvert. « Nous intervenons au titre des polices générales du maire », appuie l’élu. Et on parle là d’une compétence municipale. Dans ce dossier, une zone d’ombre capitale persiste : à qui la mairie adressera la facture de cette opération exceptionnelle ? « La question se posera très vite », nous répond Jean-Pierre Cochet, la Métropole ? Tout est possible, mais c’est au maire de décider ».
En direct de la rue du Baignoir.
— Sophie Camard (@SophieCamard) February 1, 2022
Voici le tractopelle sauveur de la Ville de @marseille pic.twitter.com/ftgNKmj5LE
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