Les ambitions locales du petit nouveau Quartus

Créée en 2014, le groupe Quartus a officiellement lancé le chantier de son premier programme immobilier marseillais mercredi 4 avril. En association avec Pitch Promotion et Progéréal, il réalise « 2e élément », un ensemble de trois immeubles proposant 178 logements au cœur du parc habité d’Arenc, juste derrière le Dock-des-Suds. « Nous sommes fiers aujourd’hui de participer, en qualité de petit nouveau, au renouveau de Marseille avec un programme de qualité représentatif de notre vision de l’habitat moderne », a lancé Franck Dondainas, le président de Quartus, lors de la pose de la première pierre. Cet auvergnat d’origine a créé cette marque en regroupant quatre sociétés : Quantum développement, ABCD, Ardissa et Holisaé, chacune apportant sa spécialité. Basé à Paris mais présent dans sept régions françaises, Quartus ne se contente pas de faire du logement, il travaille également sur l’immobilier d’entreprises, la logistique, les résidences seniors et même les tiers lieux d’innovations (coworking, coliving…). Autant de marchés sur lesquels il affiche de fortes ambitions à Marseille et ses environs.

Quartus veut transformer le siège de La Marseillaise en espace de coworking

Le nom de Quartus a pour la première fois défrayé la chronique locale avec une apparition surprise dans le dossier du journal La Marseillaise en redressement judiciaire. Lors de la dernière audience au tribunal de commerce, le groupe a annoncé qu’il rachetait le crédit-bail de l’immeuble du quotidien contre une prise de participation de 300 000 euros au capital. Il prend ainsi une sérieuse option sur l’exploitation du bâtiment historique situé Cours Estienne d’Orves. « Nous nous positionnons en tant que gestionnaire de tiers-lieux. Je suis pour la pluralité de la presse quelque soit son bord, je suis donc content d’y participer. En plus, la bâtiment est exceptionnel et bénéficie d’un emplacement idéal cœur de ville », explique Marc Dondainas. Pour cette offre, il s’est associé avec le groupe Nice-Matin qui s’occupe de la partie rédactionnel. Le quotidien azuréen prévoit de lui céder une partie de ses locaux niçois pour y installer des espaces ouverts au coworking. Le projet marseillais de Quartus prévoit également de transformer le siège de La Marseillaise en tiers lieu d’innovations avec des appartements et des bureaux adaptés aux besoins de la nouvelle génération tout en y conservant une place pour la rédaction du quotidien. Il doit préciser son idée lors de la prochaine audience au tribunal de commerce prévue fin mai. En attendant, il avance sur ses autres projets immobilier dans la région.

De nombreux programmes à venir sur Marseille et Aix-en-Provence

Après le 2e élément à Arenc qui doit sortir de terre à la fin de l’année 2019, Quartus doit livrer dans la foulée un deuxième programme près du deuxième Prado, au boulevard Pèbre (8ème arrdt). Il propose 27 appartements de standing destinés exclusivement à l’accession à la propriété. Plus au Nord, le promoteur travaille aussi sur un programme de 58 logements dans la ZAC des hauts de Sainte-Marthe en partenariat avec la Soleam (Société d’aménagement de la Métropole). Enfin, à l’Est, il attend la délivrance du permis de construire pour une opération de 60 logements dans le quartier Saint-Loup, rue Verdillon (10ème arrdt). Quartus se développe également à Aix-en-Provence. Il va lancer à la fin du mois les travaux pour un programme de 80 logements et 1 600 mètres carrés de commerces sur la route de Galice, non loin du siège régional du Crédit Agricole. D’ici la fin de l’année, le groupe présentera deux autres opérations à proximité du centre-ville. Sur le tertiaire, Quartus est en train de monter un projet pour la réalisation de 10 000 mètres carrés de bureaux sur l’avenue du club hippique. Le permis de construire doit être délivré à la fin de l’année. Il espère également devenir un acteur important pour l’immobilier logistique dans la région. Le groupe a notamment répondu à un appel d’offres pour un projet sur le bassin de Cavaillon et regarde très attentivement la zone de Vitrolles avec le projet Cap Horizon.
Le tout nouvel acteur de la scène immobilière marseillaise n’a pas à rougir avec ses 450 millions d’euros de chiffres d’affaires au national. Son activité sur la Métropole commence à peine mais déjà il s’implique dans les grands projets comme Euroméditerranée. Il fait également partie du groupement d’entreprises porté par l’architecte Norman Foster pour la réhabilitation du hangar J1.

Repères
« 2e élément » : un jardin habité au cœur du parc d’Arenc

En bout de l’îlot Peysonnel où les grues poussent comme des champignons, le programme de logement « 2ème élément » se présente comme « un jardin habité, une parenthèse de nature »… L’architecte Yvann Pluskwa a fait la part belle aux espaces verts pour ce nouvel ensemble de logements qui fera partie du nouveau visage d’Euroméditerranée. Solarium, Patio, terrains de jeux… les futurs résidents pourront profiter au total de 380 mètres carrés de jardins. Pour monter le projet, Quartus, Pitch Promotion et Progéréal ont investi chacun 30 millions d’euros. Il se divise en trois immeubles qui proposent des appartements allant du studio au T5. Aujourd’hui, 90 % des logements ont déjà été vendus (dont 47 à SNI et 35 au groupe 3F). Les 850 mètres de commerces prévus en pied d’immeuble ont également trouvé preneurs avec des boulangers, des épiciers, des traiteurs… Raccordé à la boucle d’eau de mer pour le chauffage, le programme a bénéficié d’une conception bioclimatique qui lui a permis d’obtenir la labellisation bâtiment durable méditerranéen (BDM) ainsi que le prix pyramide d’argent l’an dernier.