On va à nouveau tout casser ? C’est du gâchis d’argent public.
Pierre Benarroche
Mais en terme de voierie, la Métropole lance bien des projets dans votre secteur, non ?
Pierre Benarroche : Évidemment, mais il n’y a pas de concertation. Je vais vous donner un exemple. La Métropole va engager des travaux et refaire le boulevard Louis Salvator (ndlr : 6e arrondissement). Le problème c’est qu’elle arrive avec son paquet tout fait en nous disant : « on refait les trottoirs, on refait la voierie mais on ne touche à rien ». On s’est directement dit que c’était quand même dommage de dépense autant d’argent en bitume sans se poser la question du stationnement ou la question d’une piste cyclable. Mais la Métropole nous répond : « non le projet est parti ». On le sait qu’on va venir à plus de pistes cyclables à Marseille. On va à nouveau tout casser ? C’est du gâchis d’argent public. On aimerait pouvoir discuter sur ces sujets et travailler, qu’il n’y ait pas une césure totale entre les collectivités. D’autant plus que les habitants n’ont jamais été informé des compétences de chacun. On ne peut pas revenir en arrière. Maintenant il faut trouver le moyen de travailler ensemble.
En matière de transports et de mobilités, là non plus vous n’avez pas la compétence. Quels leviers pouvez-vous actionner malgré tout ?
Pierre Benarroche : Sur les transports ? Je peux écrire un courrier à madame Catherine Pila, présidente de la RTM et lui demander d’augmenter la fréquence d’un bus ou de déplacer un arrêt de bus. Inverser le sens d’une rue, en revanche, c’est de notre compétence, comme de limiter la vitesse d’une voie à 30km/h. Nous ne sommes pas un service technique. Quant aux pistes cyclables, nous ce qu’on veut c’est construire un réseau. On ne peut pas réfléchir petit bout par petits bout. On doit se poser les bonnes questions. On a été sollicité par la mairie centrale, notamment par madame Audrey Gatian (ndlr : adjointe en charge des mobilités de la Ville de Marseille), concernant les voies sur lesquelles on aimerait bien implanter des pistes cyclables. Je ne vais pas dévoiler grand chose en disant que le Prado en fait partie. Ce qui est important, c’est de connaître le maillage de mobilités qui va permettre d’avoir une vraie continuité et une vraie approche globale. On réfléchit piétons, on réfléchit vélos, on réfléchit voitures, on réfléchit transports en commun. Je peux dire qu’on a transmis en mairie centrale les demandes qui nous semblaient opportunes sur notre secteur. Charge maintenant à la mairie centrale de collecter l’ensemble des besoins des secteurs, puis de les mettre en cohérence. C’est entre les mains d’Audrey Gatian.
Demain la suite de notre entretien avec Pierre Benarroche
[Interview] Pierre Benarroche : « Apaiser la circulation sur le littoral avant les JO » (2/2)
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