Les agents du Mucem s’adressent à leur président, Pierre-Olivier Costa à travers une lettre qui est « le fruit d’une enquête-collecte menée auprès de l’ensemble des agents du Mucem, fonctionnaires et contractuels, des assistant.es aux chef.fes de service, ce dernier mois. » Elle fait suite, selon les représentants syndicaux à une réunion qui, le 7 novembre, lors d’une heure mensuelle d’information syndicale, qui a réuni plus de la moitié des effectifs : « une participation massive, jamais vue depuis la création du Mucem.»
Pierre-Olivier Costa, président du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, a été nommé le 24 novembre 2022. Durant la première année de mandat, les agents du Mucem évoquent « un constat d’un échec du dialogue social » avec celui qui était précédemment directeur de cabinet de Brigitte Macron à l’Elysée.
Parmi les points abordés dans la lettre adressée à leur président le 7 décembre (voir l’intégralité ci-dessous), les agents du Mucem expliquent que l’anticipation est devenue rare face à l’urgence continue. « Au Mucem, le travail dans l’urgence est devenu la norme, les agents sont amenés à jongler avec leurs horaires de travail et leur vie personnelle pour assurer malgré tout le bon déroulement des événements. » Ils ajoutent que « les expositions sont conçues dans des temps toujours plus courts et la gestion quotidienne des collections est mise à mal lorsqu’une exposition vient s’ajouter au travail quotidien dans les réserves. »
Un « shadow cabinet » aux méthodes parfois « toxiques »
Ils pointent également les dérives « d’un management hors cadre qui crée une double chaîne de décision. » Les représentants du personnel dont la section Sud solidaires du Mucem estiment que « le management est exercé en dehors du cadre légal par deux conseillers-prestataires choisis par vos soins, il est en outre parfois toxique. » Et de poursuivre : « La priorité est donnée à leurs demandes, qui s’imposent en urgence et prévalent sur des événements déjà organisés. En définitive deux chaines hiérarchiques s’opposent, celle «classique» de l’organigramme et une autre qui relève d’un «shadow cabinet» fonctionnant sur le principe du secret et de la rétention d’information, avec des ordres directs mais des retours de décisions flous et informels, ce qui isole les agents et les empêche de travailler de manière autonome et sereine. Cette double chaîne de décisions a déjà occasionné des doubles programmations dans un même lieu et au même horaire, ce qui témoigne d’une absence totale de coordination. »
Affirmer un propos scientifique, artistique, culturel clair
Pour mettre fin à ces dysfonctionnements, dont certains sont « anciens » reconnaissent-ils, et trouver un moyen de travailler dans des conditions de travail réglementaires et respectueuses des missions et compétences de chacun et chacune, les agents du Mucem ont établi une liste de revendications dont l’une demande l’affirmation « d’un propos scientifique, artistique, culturel clair pour l’équipe, pour les tutelles, pour les publics et les partenaires » rappelant au passage « l’obligation légale faite à un musée national d’agir selon les directions validées par son projet scientifique et culturel. »
Document source : la lettre au président du Mucem
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