Le Comité international olympique (CIO) a annoncé mercredi 24 juillet que les Alpes françaises avaient été retenues pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver 2030, sous réserve de garanties financières de l’Etat. Pour les écologistes de la région, cette annonce est un coup dur. Emmanuel Macron, en promettant personnellement les garanties financières nécessaires, a outrepassé ses pouvoirs et « n’a pas la légitimité pour engager la France sur les JOP d’hiver 2030 en Paca», selon eux. Le budget de l’État doit être voté par le Parlement, où le président ne dispose plus de majorité relative. La dissolution surprise de l’Assemblée nationale a compliqué la situation, empêchant la France de fournir les documents financiers requis par le CIO.
L’impact financier et les conséquences environnementales au cœur des préoccupations
Les écologistes de Provence Alpes Côte d’Azur, représentés par Europe Écologie Les Verts (EÉLV), sont particulièrement préoccupés par l’impact financier et environnemental de ces Jeux. Ils rappellent qu’aucun événement olympique, à l’exception de celui de Los Angeles en 1984, n’a respecté son budget initial. La candidature des Alpes françaises, initialement estimée à 1,48 milliard d’euros, a déjà grimpé à 1,975 milliard d’euros, sans compter les infrastructures supplémentaires nécessaires dénoncent-ils.
Mais au-delà des coûts, ce sont les conséquences environnementales qui inquiètent le plus les écologistes. Ils évoquent pêle-mêle « les répercussions désastreuses sur la biodiversité, la pollution accrue, l’artificialisation des terres, et les émissions de gaz à effet de serre. « Les derniers JOP ont été un désastre environnemental. » Ils pointent du doigt les JO de Pékin, où 100 % de la neige utilisée était artificielle, comme un exemple alarmant de ce qui pourrait se produire en France.
Les écologistes dénoncent aussi les priorités budgétaires liées aux Jeux. Selon eux, les investissements nécessaires se feraient au détriment des projets d’adaptation climatique et des services publics essentiels dans les régions alpines. « Il est urgent de repenser la façon dont nous utilisons l’argent public », martèlent-t-ils, appelant à une vision plus durable et bénéfique pour l’intérêt général.
Un référendum pour consulter les habitants
Les opposants aux Jeux rejettent le modèle du gigantisme et du sport commercialisé. Ils plaident pour des JO basés sur la solidarité, le respect de l’environnement et l’accès démocratique au sport, loin des logiques de marché. Un autre point de friction est le manque de concertation autour de la candidature des Alpes françaises. Les écologistes dénoncent une décision prise dans la précipitation et l’opacité, sans consultation des populations locales. En réponse, ils militent pour l’organisation d’un référendum, soutenus par de nombreuses associations, personnalités et collectifs, pour que les habitants puissent s’exprimer.
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La candidature des Alpes françaises aux JOP d’hiver 2030