La semaine dernière à Marseille, l’association d’entreprises internationales régionales Apex et la banque CIC Lyonnaise de Banque ont uni leur énergie pour la première fois ensemble, pour donner une conférence économique captivante sur la politique tarifaire du 47e président américain Donald Trump, intitulée “Trump 2.0 un séisme économique pour l’Europe“.
Cet “expert talk” introduit par Ronan Saliou, directeur entreprises Marseille Provence au CIC (banque partenaire des Rencontres de la finance verte et solidaire de Gomet Média) et Jean-Yves Baeteman, président de l’Apex, donnait la parole à l’expert Benoît Rodriguez, responsable de la recherche économique CIC Market Solutions, devant 75 représentants d’entreprises locales importatrices ou exportatrices directement concernées par le change et la politique douanière de part et d’autre de l’Atlantique.
L’occasion de décortiquer l’actualité et les conséquences à court ou moyen terme de la politique internationale actuelle de la première puissance économique mondiale. Mêlant commerce et géopolitique, le gouvernement Trump envisage par annonces successives de généraliser des droits de douanes américains en hausse à hauteur de 25 % envers le Canada, le Mexique, la Chine, mais aussi l’Europe, quand ce n’est pas 200 % sur nos spiritueux, et d’asseoir son contrôle sur des zones clés du trafic maritime international comme Panama ou la mer rouge. Nous avons déjà relaté la réaction rapide du champion maritime tricolore CMA CGM, mais les PME et ETI régionales également s’informent de l’évolution de l’épineux dossier, pour anticiper et adapter prudemment leur activité.
Le propos de Benoît Rodriguez a permis de faire un lucide tour de situation : l’occasion de rappeler que la victoire de Donald Trump aux élections américaines redistribue les cartes du jeu international, avec son équipe mieux préparée à prendre le pouvoir et à occuper les postes stratégiques pour mettre plus rapidement en œuvre son programme que lors de son premier mandat ; d’analyser l’état des échanges commerciaux américains avec les différentes zones du reste du monde, la guerre commerciale sino-américaine, l’offensive américaine avec l’arme des droits de douanes, le risque lié aux finances publiques, la situation monétaire, le rôle de l’immigration.
Outre les hypothèses de scenarii militaires, russes, ukrainiens, européens et occidentaux, ce sont surtout les perspectives économiques qui ont été évoquées pour les différentes zones économiques, consommation, travail, énergie, inflation, croissance… Même si un réel vent d’inquiétude souffle sur le climat international et la croissance mondiale et notamment américaine, chinoise ou allemande, quelques rares notes positives ont été émises concernant la zone euro : la croissance européenne semble encore pouvoir compter sur la demande, l’assouplissement monétaire commence à se transmettre et l’immobilier sortir du tunnel. A suivre…