Samedi 17 mai 2025, à la pyramide du Roy d’Espagne, se déroulait le rassemblement avec les collectifs Roy d’Espagne et Canbus, afin de lutter contre le projet du Boulevard urbain sud (B.U.S) dans la pinède du Roy d’Espagne.
L’occasion pour les riverains de s’informer et de réfléchir ensemble à des solutions de mobilités douces et modernes. Le rassemblement permet aussi de renouveler la contestation de ce chantier qui, bloqué depuis 2020, pourrait redémarrer : « On ne peut rien faire contre ces hommes politiques qui veulent se faire élire par le béton. C’est un hâvre de paix qu’ils veulent détruire. Il faut se soulever contre eux pour faire barrière ! » déclare haut et fort une intervenante du rassemblement.
Canbus (Collectif Anti-Nuisances du Boulevard urbain sud), est un collectif d’associations de citoyens agissant depuis plus de 10 ans en opposition au projet du B.U.S. Le Canbus regroupe quatre associations : Union Calanques Littoral, SOS Nature Sud, Face aux BUS, et Sauvons La Mathilde. « Notre objectif est de bloquer la poursuite du chantier du Boulevard urbain sud en agissant sur le plan juridique, tout en informant et mobilisant les Marseillais sur ce projet d’un autre temps », précise le collectif.
Le Boulevard urbain sud, porté par la Métropole Aix-Marseille Provence, est un projet de rocade urbaine arrivant en cul-de-sac au littoral Sud de Marseille et aux Calanques. Selon le collectif, les conséquences de cette construction seraient nombreuses sur l’environnement : destruction de près de huit hectares de nature en ville, pollution avec l’augmentation du nombre de voitures, coupe d’arbres parmi les 200 présents au sein de la pinède, fragilisation du Parc national des Calanques, impact important sur l’activité agricole de la ferme pédagogique locale…
« Même grossièrement maquillé en vert par la Métropole Aix-Marseille Provence, le Boulevard urbain sud couperait en deux la pinède du Roy d’Espagne, entre Décathlon et la traverse Pourrière », dénonce le collectif. Un intervenant souligne que la pinède du Roy d’Espagne est labellisée « Architecture contemporaine remarquable » par le ministère de la Culture depuis 2006.
Martine Cros, présidente de SOS Nature Sud, met d’ailleurs l’accent sur le fait d’avoir réussi « à faire en sorte que le BUS, qui devait être totalement terminé en 2022, n’ait pas commencé sa deuxième et troisième tranche ». Pour le moment, le projet de permis de construire a été refusé par la mairie des 6e et 8e arrondissements.
Le « flou » la Métropole dénoncé
Néanmoins, des expropriations sont en cours, alors qu’aucune information n’a été donnée aux habitants sur son tracé, dont les contours restent flous. Jérôme Bernard, travaillant dans le monde du conseil, critique la communication de la part de la Métropole : « À qui s’adresse ce projet ? À quoi sert-il ? Où est la valeur ajoutée ? », sont autant de questions qui restent sans réponse jusqu’à présent. « Ayant rencontré Martine Vassal dernièrement, elle me dit qu’elle arrêtera le boulevard urbain sud à de Lattre de Tassigny, autre chose a été dit lors de la réunion avec le CIQ (comité d’intérêt de quartier). On se rend compte qu’à chaque fois que quelqu’un a une information, les informations sont complètement divergentes. Donc on pense que c’est fait exprès, bien entendu », ajoute Caroline Cicut, présidente du collectif Roy d’Espagne.
« On nous dit que ce B.U.S est fait pour désengorger la ville, mais en fin de compte, en faisant des bâtiments autour », cela ramène encore plus de voitures. Enfin, Caroline Cicut dénonce le fait que « les citoyens n’ont pas été interrogés », d’où la nécessité d’organiser « une enquête publique à la place de la Métropole ».
Le collectif souhaite en effet « réfléchir à un nouveau projet » dans le cadre d’une « nouvelle enquête publique ». L’objectif est de faire en sorte que la Métropole (maître d’ouvrage du BUS), et la Ville de Marseille (dont le territoire est concerné par le BUS) travaillent ensemble. « On souhaite plus de concertation citoyenne, plus de mobilités douces, plus de nature en ville, et dans l’idéal faire classer cette pinède en espace boisé classé, et que plus jamais on nous propose d’y toucher », conclut Caroline Cicut.
Informations pratiques et lien utile
Concernant les prochains évènements des collectifs.
25 mai, à 10h30 : célébration des 120 ans des « Jardins Familiaux Joseph Aiguier »
21 juin : « Sauvons La Mathilde » organise la fête de la musique au parc
L’actualité du Boulevard urbain sud dans les archives de Gomet’
Le boulevard urbain vert présenté sur le site de la Métropole