Le Congrès mondial de la nature s’est achevé samedi 11 septembre à Marseille, mais il laisse derrière lui une trace de son passage : le manifeste de Marseille, issu du travail des membres de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui se sont réunis tout au long de l’événement en vue de cerner les enjeux de la Cop15. Le verdict qui ressort de ce manifeste est sans appel : « L’humanité a atteint un point de bascule. Notre fenêtre de tir pour réagir à ces urgences interdépendantes et partager équitablement les ressources de notre planète se réduit très vite. Les systèmes existants ne fonctionnent pas. La « réussite » économique ne saurait plus se faire aux dépens de la nature. Nous avons de toute urgence besoin de réformes systémiques», écrivent les membres.
Un constat répété maintes et maintes fois auparavant, mais qui se fait de plus en plus pressant face au manque de réactivité général aussi bien des décideurs publics que des acteurs privés. « Pourtant, il y a lieu d’être optimistes », nuancent les membres de l’UICN. « Nous sommes parfaitement capables d’opérer des changements transformateurs, et vite. Pendant la pandémie, nous avons changé nos comportements afin de protéger notre propre santé et celle de ceux qui nous entourent », estime l’institution. Pour ce faire, plusieurs motions ont été adoptées au cours de l’assemblée des membres réunie à Chanot.
148 mesures adoptées au niveau international
Au terme de ce Congrès, 148 résolutions et recommandations ont en effet été adoptées. Elles seront défendues au niveau de la Cop15, en 2022, à Kunming. Parmi ces décisions, celle de créer une Commission sur la crise climatique, en plus des six commissions déjà existantes au sein de l’UICN. Par ailleurs, le manifeste de Marseille fait ressortir dix engagements pris au niveau des pays de l’Union (voir le manifeste complet ci-dessous), dont celui d’appuyer l’initiative « Grand mur bleu », un réseau régional visant à développer une économie bleue régénératrice à l’intention de 70 millions de personnes, tout en conservant et restaurant la biodiversité marine et côtière. L’Union s’engage aussi, entre autres, à mettre en œuvre le premier plan d’action mondial autodéterminé des Peuples autochtones.