Globalement, comme l’expliquait déjà au micro de Gomet’ le directeur général de l’UICN Bruno Oberle, les membres du Congrès appellent à reconstruire un monde post-covid fondé sur la nature. En effet, le Congrès a permis de mettre en évidence le lien existant entre atteintes à la biodiversité et développement des zoonoses, ces maladies transmissibles de l’animal à l’homme telles que le covid-19. La perturbation des écosystèmes par l’activité humaine, l’augmentation de l’agriculture intensive, sont à l’origine d’un rapprochement avec la faune et donc de transmission de virus. Les membres de l’UICN insistent donc sur la nécessité de prendre en compte la protection de la nature dans la prévention de futures pandémies, et de ne pas la négliger au profit d’une approche strictement économique.
30% d’aires protégées en France d’ici 2022
Des engagements ont aussi été pris au niveau de la France, notamment la fameuse motion visant à atteindre 30% d’aires protégées d’ici 2022, dont 5% d’aires maritimes méditerranéennes. Une mesure décriée par certaines associations engagées pour l’environnement comme Extinction Rébellion. « Mettre la Nature en conserve ne conservera pas la Nature», estiment ainsi ces activistes qui interrogent aussi l’utilité de cette mesure (« que fait-on des 70% restants ? »).
Toujours est-il que la France a dévoilé vendredi 3 septembre sa nouvelle stratégie pour atteindre son objectif. Pour l’heure, les aires protégées représentent 23,5% du territoire métropolitain et d’outre-mer français, selon le ministère de la Transition écologique. Ce dernier indique aussi que « la stratégie ne vise pas uniquement la création d’aires protégées supplémentaires mais également à garantir que celles-ci soient représentatives de la diversité des écosystèmes, bien gérées, interconnectées, disposent des moyens suffisants, ce afin de créer un réseau robuste d’aires protégées résilient aux changements globaux ». Cette stratégie se déclinera en trois plans triennaux, dont un pour la période 2021-2023.
La France a également pris d’autres engagements à l’issue du Congrès, comme celui d’organiser un One Ocean Summit courant 2022, ou encore d’intégrer les risques financiers liés à la perte de biodiversité à l’analyse économique et financière et renforcer les investissements favorables à la biodiversité, notamment les solutions fondées sur la nature en matière d’agriculture, de forêts, de sols ou de puits de carbone.
Espérons que ces beaux projets annoncés pendant le Congrès mondial de la nature ne resteront pas lettre morte et seront rapidement mis en pratique, pour ne pas nous embourber davantage dans les dégâts environnementaux et les problématiques qui y sont liées : incendies, inondations, maladies …
Document source : le Manifeste de Marseille
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