L’adjoint aux finances Joël Canicave l’avait annoncé mercredi. Ce « petit conseil de fin d’année » était bien le plus court de la nouvelle mandature (à peine 5 heures), et peut être le moins consistant. Pas de mesure phare pour clôturer l’exercice 2021, exceptée le très attendu rapport n°95, dont l’adoption acte officiellement la création d’une structure ad-hoc, censée piloter le “grand plan écoles” de la nouvelle municipalité.
Écoles : la création de la SPLA-IN adoptée à l’unanimité
C’était l’invité de dernière minute. Le rapport n°95 sur la création d’une Société publique locale d’aménagement d’intérêt national (SPLA-IN) pour le “plan écoles” est adopté à l’unanimité, dès les premières minutes de la séance. Cette structure, commandée et annoncée par Emmanuel Macron lors de sa venue à Marseille début septembre, dans le cadre de l’ambition Marseille en grand, est l’outil qui sera en charge de piloter les travaux de rénovation/réhabilitation du plan écoles. Sa mise en place juridique aura lieu en janvier 2022.
L’ajout de ce rapport n°95 intervient suite aux signatures conjointes du maire Benoît Payan et du Premier ministre Jean Castex lundi 13 décembre de la convention de lancement du plan de rénovation des écoles marseillaises – un projet à 1,2 milliard d’euros. L’État s’engage en effet à soutenir financièrement la Ville de Marseille à hauteur de 400 millions d’euros sous forme de subventions pour rénover 174 écoles (sur 472 au total) d’ici 2030, soit une rallonge de 146 millions d’euros par rapport au montant initialement annoncé par le président de la République. Le reste de l’enveloppe (650 millions d’euros) se présente sous la forme de prêts garantis par l’État.
Sont élus au conseil d’administration, six élus issus de la majorité municipale : Benoît Payan (président), Pierre-Marie Ganozzi, Mathilde Chaboche, Pierre Huguet, Samia Ghali et Jean-Marc Coppola. Aucun élu de l’opposition ? « Cela ne dérange personne quand c’est la Métropole qui le fait », répond Pierre-Marie Ganozzi, en charge du dossier à la mairie. La composition de la commission étant paritaire, l’État devrait proposer ses six membres « d’ici quelques jours », selon l’élu et professeur d’histoire-géographie.
En regret, notre absence de la gouvernance, notre mise à l’écart. Vous aviez pourtant l’opportunité de montrer l’exemple.
Pierre Robin (LR), élu d’opposition
Pierre-Marie Ganozzi annonce que la SPLA-IN se nommera Société publique des écoles marseillaises (Spem). L’adjoint souhaite « s’entourer d’architectes, d’urbanistes et d’ingénieurs », pour l’opérationnel. Le prochain directeur de la Spem n’est pas encore connu, même si le nouveau DG adjoint au plan écoles Christophe Pierrel est pressenti. « C’est en cours de discussions », indique Pierre-Marie Ganozzi.
[Écoles] 📝 La SPLA-IN se nommera société publique des écoles de Marseille (Spem) selon @PMGanozzi #Marseille pic.twitter.com/NA0pXLjfbJ
— Gomet’ (@Gometmedia) December 17, 2021
1,4 million pour lutter contre la pauvreté à Marseille
À Marseille, le taux de pauvreté est estimé à 26%. Audrey Garino, adjointe au maire en charge de la solidarité, présente la coopération Ville-État de « lutte contre la précarité et l’accès à l’emploi ». Un projet qui s’inscrit dans une stratégie publique nationale lancée en 2018. Cette convention est un plan d’actions chiffré à 1,4 million d’euros, financé par la Ville et l’État, à parts égales. Pourtant la mairie n’a pas la compétence sur la solidarité. « C’est un contrat unique en France, une première », assure l’élue. Ce genre de contractualisation directe « hors compétence » était jusqu’à présent réservée aux Départements (compétents sur la solidarité) et aux Métropoles. « Nous allons déclencher tous les leviers possibles », promet Audrey Garino. Un grand pôle municipal d’hygiène et de santé ouvrira ses portes à Marseille en 2023.
Anticorruption : une charte de déontologie pour les élus
« Éthique, probité et exemplarité ». La promesse d’Olivia Fortin, adjointe au maire de Marseille déléguée à la transparence, est de taille. Celle qui est également conseillère métropolitaine présente deux chartes de déontologie, l’une destinée aux élus municipaux et l’autres, aux agents de la Ville de Marseille – l’ensemble des bonnes pratiques et des règles de conduite à respecter « pour délivrer un service public de qualité ». Cette démarche s’inscrit dans les préconisations de l’Agence française anticorruption (AFA). La structure vient de publier un rapport de 18 pages (synthétisé par La Provence) qui accable l’ancienne municipalité. « C’est une question de crédibilité et de confiance auprès de nos concitoyens », estime Olivia Fortin.
L’élue issue du Printemps Marseillais assure que « la mairie est ouverte à toute proposition productive d’enrichissement de ces chartes ». Une manière de répondre à l’opposition LR, qui regrette de ne pas avoir participé à l’élaboration des documents. Le maire Benoît Payan rappelle que ces recommandations sont évolutives. Elles ne constituent « qu’une première pierre ». Ces chartes feront aussi l’objet de publications pédagogiques, « étayées de conseils et de recommandations pratiques », précise la délibération, qui seront publiées et mises à disposition de tous.
Les dépôts sauvages dans le viseur de la mairie de Marseille
La nouvelle municipalité passe la seconde dans la lutte contre les dépôts sauvages. À compter d’aujourd’hui, les procès verbaux seront directement transmis au procureur de la République une fois l’infraction constatée. Avec cette simplification des procédures, «on va gagner en efficacité, en rapidité », assure Yannick Ohanessian, adjoint au maire en charge de la tranquillité publique. La mairie signale au passage que l’amende pour une telle infraction peut désormais monter jusqu’à 15 000 euros.
Cette mesure en cache une autre. À l’horizon du premier trimestre 2022, Yannick Ohanessian aimerait créer une « une brigade de l’environnement » au sein de la police municipale. Élus d’opposition RN, par la voix de Stéphane Ravier, et LR, par celle de Guy Teissier, revendiquent l’idée même de cette brigade. Une querelle de paternité qui amuse le maire : « Je ne sais pas qui de l’œuf ou de la poule est arrivé le premier, disons que c’est une proposition à deux papas », ironise Benoît Payan, provoquant un rire général dans l’hémicycle.
Document source : recueil des rapports
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