La cinquième séance 2022 du conseil municipal de Marseille aura lieu vendredi 4 novembre à l’hémicycle Bargemon. Un peu plus d’un mois après les dernières délibérations, les conseillers municipaux de la cité phocéenne se retrouvent pour débattre sur près de 130 rapports. Parmi les dossiers à suivre, on retrouve notamment le financement de la Marina olympique en période d’inflation et la nouvelle stratégie de la Ville concernant la gestion de ses espaces verts – l’ordre du jour, disponible en fin d’article, ne nous a été transmis que jeudi dans l’après-midi, à la veille du conseil.
Cette séance sera également l’occasion pour la majorité marseillaise de présenter la première étape de son grand plan de sobriété. Un programme grâce auquel la mairie espère réduire sa facture énergétique de manière drastique.
Marina olympique : l’addition devrait être plus salée que prévu
La Ville de Marseille sera-t-elle prête pour les Jeux de Paris 2024 ? « Bien sûr que oui », répond Samia Ghali. La maire adjointe de Marseille a pris la parole mercredi 2 octobre, en conférence de pré-conseil municipal, pour « faire taire les rumeurs ». Malgré une conjoncture internationale propice à l’inflation, Marseille « ne renonce pas aux Jeux », rassure-t-elle. Samia Ghali le reconnaît pourtant, le contexte économique actuel « a un impact énorme sur la Marina du Roucas blanc » – le site en construction à l’extrémité Sud de la corniche Kennedy doit accueillir les épreuves de voile.
Pour le moment, « la facture n’augmente pas. Mais on anticipe une augmentation », assure l’élue. Et pour cause, les prix des matériaux et de l’énergie s’envolent. La révision du budget de la Solidéo, la société en charge de fournir les 64 nouveaux ouvrages olympiques, sera dévoilée en décembre prochain. D’après la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, le surcoût global est estimé à 150 millions d’euros – une somme qui devrait donc d’ajouter aux 3,7 milliards de budget prévu.
Il n’est pas question de faire supporter aux Marseillais une augmentation déraisonnable.
Samia Ghali
Depuis le départ, le financement de cet équipement est notamment assuré par l’État et les collectivités locales pour un total d’environ 44 millions d’euros… à l’origine. Mais aujourd’hui, « on a un inflation de 10% (…) sur le coût des matières premières », signale Samia Ghali. L’élue se dit « très attentive à l’évolution » du dossier, pour ne pas faire face « à des montants hors du commun ».
Pour elle, « il n’est pas question de faire supporter aux Marseillais une augmentation déraisonnable (…) on rentrera dans les clous ». À la mi-octobre, l’État s’est engagé à prendre en charge les deux tiers du surplus lié à l’inflation, mais il attend tout de même une contribution supplémentaire des collectivité locales. Pas de quoi inquiéter Samia Ghali : « dans cette affaire, je ne crois pas que nous soyons les plus budgetivores (…) Il faudra discuter avec la Solideo et avec les partenaires pour absorber ces 10% ». Elle promet au passage une livraison en temps et en heure de l’infrastructure. Les rapports techniques soumis aux votes vendredi ont notamment vocation à « rassurer les Marseillais », soutient l’élue.
La flamme olympique sur le Vieux-Port ?
C’est le souhait de Samia Ghali. La maire adjointe de Marseille rêve d’une arrivée en France de la flamme olympique par le Vieux-Port, avant un tour du département des Bouches-du-Rhône, le temps d’une journée. Elle en a d’ailleurs fait la demande au Comité de Paris 2024. Pour l’heure, l’établissement présidé par l’ancien champion olympique français de canoë-kayak, Tony Estanguet, n’a pas communiqué le tracé officiel du flambeau entre Olympie et Paris – la réponse est attendue courant décembre. L’élue marseillaise se dit « confiante » en attendant la décision finale, et appelle de ses vœux la mobilisation générale de tous les acteurs économiques, associatifs et institutionnels locaux. Une semaine de fête pourrait être organisée pour accueillir la flamme.
Tony Estanguet sur le site de la Marina olympique du Roucas Blanc (crédit : RL)
Sobriété énergétique : Marseille vote le premier volet d’un plan « sans précédent »
L’adjoint marseillais aux financements européens, Fabien Perez, étant absent, c’est Joël Canicave, en charge quant à lui des finances, qui se charge de présenter le dossier à la presse. La majorité municipale va soumettre aux voix vendredi le premier volet de son plan de sobriété énergétique – un programme « sans précédent », selon Benoît Payan, le maire de Marseille. « C’est une première étape qui se décline en cinq thématiques », indique Joël Canicave. Cinq leviers identifiés par les services de la mairie, qui ont donc vocation à réduire la consommation énergétique de la Ville.
Pour alléger sa facture, la majorité envisage donc de faire des économies grâce à une gestion plus réfléchie de l’éclairage public, de la consommation des bâtiments municipaux, de la mobilité des agents, du numérique et des relations extérieures. « D’autres pans seront votés lors du prochain conseil municipal (…) cela va évoluer », explique l’élu. En deux ans, la mairie se targue d’avoir économisé deux millions d’euros sur l’éclairage public, et prévoyait, en septembre dernier, un million d’euros d’économie cet hiver sur le chauffage de ses bâtiments.
Une nouvelle médiathèque à la Friche de la Belle-de-Mai (3e)
La Ville de Marseille veut réaliser une nouvelle médiathèque dans le troisième arrondissement. Elle va pour cela voter vendredi, en conseil municipal, l’acquisition d’un ensemble immobilier dans le quartier de la Belle-de-Mai. Situé au 32, rue Loubon, cet ancien centre de tri de La Poste (3500 m²) est estimé à plus de deux millions d’euros. Le projet s’inscrit « dans la rénovation urbaine », précise Samia Ghali, l’adjointe marseillaise en charge des relations avec l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Une belle opportunité pour la mairie, notamment dans le cadre du Plan écoles ; le bâtiment est en effet situé à proximité d’un futur groupe scolaire.
32, rue Loubon à Marseille (crédit : Google Maps)
Liens utiles :
> Marina Olympique des JO 2024 : un projet bien plus que sportif
> Marina olympique du Roucas Blanc : « on est dans les temps » (Tony Estanguet)
> Planète locale #12 sur BFM Marseille : Dott, Earthship Sisters et visa vert