À Marseille, Emmanuel Macron a surtout mobilisé les convaincus. En meeting samedi 16 avril dans les jardins du Pharo, à moins de 10 jours du second tour, le président-candidat a rassemblé « entre 3000 et 4000 militants », selon LREM. Vu le site et les images prises par nos reporters, l’assemblée réunie était selon nous plus proche des 2000 participants.
La “grande foule” macroniste pendant le meeting de samedi sur la pelouse du palais du Pharo à #Marseille… 🤣🤣🤣
— Georges Robert (@jojomigrateur) April 17, 2022
J’attends impatiemment de voir combien de militants-spectateurs seront annoncés par les “Laremistes” optimistes “officiels” et selon la police… 😈#Macron pic.twitter.com/WnDKSbcHvn
Pour accéder au meeting, au milieu des jardins du Pharo, il fallait être inscrit, montrer sa carte d’identité et passer une fouille au corps rigoureuse. Sac interdit pour les spectateurs. Des grilles jusqu’au palais, quelques stands sont installés. On y vend des goodies de campagne (t-shirt, gobelet, bracelet…). Arrivé sur place, et même après quelques minutes, le constat est sans appel : le nombre de participants est largement moins élevé que prévu. Même après plusieurs minutes, les pelouses du Pharo restent assez nettement clairsemées.
Les quelque 300 journalistes accrédités ont eux bien fait le déplacement. L’échafaudage presse, à quelques mètres de la scène, est plein à craquer. Même les convaincus se disent surpris de la faible mobilisation sur site. « Les Marseillais ne sont pas venus ou quoi ? », remarque une militante, qui arbore un t-shirt blanc à l’effigie du président, et un drapeau européen. « C’est le week-end de Pâques », se rassure un groupe devant nous. Mais pas de quoi décourager les plus fervents supporters du président, notamment les Jam (Jeunes avec Macron), qui chauffent la foule dès 14 heures, en attendant que le chef de l’État ne monte sur scène : « et un, et deux, et cinq ans de plus ! ». Sur les coups de 15 heures, l’auditorium s’impatiente.
Ils ont été aperçus au meeting
Plusieurs personnalités politiques étaient présentes. Notamment les députés LREM Saïd Ahamada, Jean-Marc Zulesi, Claire Pitollat, Anne-Laurence Petel, les élus régionaux Anne Claudius-Petit (UDI), Jean-Pierre Serrus (LREM), Violaine Richard (SE) et Bertrand Mas-Fraisinet (LREM), ou encore la présidente du Département et de la Métropole, Martine Vassal (LR). Le président de Région, Renaud Muselier (ex-LR), et Christian Estrosi ont également soutenu Emmanuel Macron pendant le meeting, tout comme le maire de Toulon Hubert Falco (Horizon).
Plusieurs ministres étaient présents comme le ministre de l’agriculture Julien Denormandie, ainsi que la ministre de la Ville Nadia Hai, et celle de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal. Le monde économique était également représenté à l’instar de Laurence Paganini (Kaporal) ou de Laurent Cohen (Corania). À noter l’absence de la gauche. Nous n’avons aperçu aucun élu issu du Printemps marseillais.
Sous le soleil de Marseille (25°c cet après-midi là), militants et personnalités politiques se mélangent. « On veut Macron ! », lance un père de famille pendant le discours de Sabrina Agresti Roubache, productrice proche de Brigitte Macron, et élue à la Région, qui tente de meubler en attendant qu’Emmanuel Macron ne monte sur l’estrade à 360°. Après les interventions de Laurent Choukroun, le patron de L’Epopée, et de Mourad Boudjellal, l’ex-dirigeant du Racing Club de Toulon, le candidat LREM fait finalement son apparition vers 15 heures 30, sous les applaudissements des spectateurs. Pendant une heure trente, tous écoutent religieusement le chef de l’État, et applaudissent les annonces fortes, notamment sur l’écologie et la jeunesse.
Chaque mention de la candidate RN Marine Le Pen – ou des gilets jaunes – est en revanche copieusement sifflée. Plusieurs personnes, véhémentes envers le candidat LREM, mais rapidement repérées par les services de sécurité, sont évacuées sans violence au fil du meeting. Les nombreux militants seniors peinent à tenir jusqu’au bout, et cherchent les rares coin d’ombre. Le discours d’Emmanuel Macron se termine finalement vers 17 heures par une Marseillaise et un hymne à la Joie. Le président prend ensuite un bain de foule d’une petite dizaine de minutes, rapidement écourté par ses gardes du corps, compte tenu de la bousculade ambiante.
Un spectateur évacué par la sécurité lors du meeting d’Emmanuel Macron à Marseille
Malgré le faible engouement populaire, le mouvement « En Marche ! » se dit satisfait. L’un des organisateurs estimait ainsi auprès de Gomet’ que« l’objectif d’atteindre les 3000 personnes est peu ou prou réalisé dans un délai très court de trois jours.» Et pour ce responsable, l’important est ailleurs.« Le fond est plus important que la forme, et notamment les annonces faites et les engagements pris. » Certes. Mais la pelouse clairsemée du Pharo interroge sur le niveau de mobilisation de l’électorat du président sortant et sur la capacité de celui-ci à rassembler face à l’extrême droite.
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