Elles ont enfin reçu leur lettre de mission signée de la main de la présidente de la Métropole Martine Vassal. Ce jeudi 19 janvier, à l’occasion du conseil métropolitain, Christine Juste (EELV) et Perrine Prigent (PM) feront leurs premiers pas en tant que conseillères métropolitaines déléguées respectivement à la propreté et à la voirie. Ce sont désormais elles qui chapeauteront ce double sujet au niveau de la Métropole. A l’occasion d’un point presse en amont du conseil, mercredi 18 janvier, les deux élues marseillaises sont davantage entrées dans le détail de leurs attributions, aux côtés de la présidente du groupe Pour une Métropole du bien commun (PMBC) Sophie Camard (DVG).
La restauration de la voirie
« Nous allons enfin pouvoir dérouler toutes les politiques pour lesquelles nous avons plaidé » se réjouit Perrine Prigent en préambule. L’élue cite pêle-mêle la végétalisation, la restauration de la voirie pour remédier aux nids de poule ou encore la place du piéton dans la ville et le projet de « rue des écoles ». Quant aux pistes cyclables, si la Ville ne manque pas d’imagination pour de futurs tracés, « ce sera déjà bien de réaliser le plan vélo », s’accordent les élues.
L’objectif est également de redonner aux mairies de secteur la possibilité de peser en matière de voirie et de propreté. « Avant, la Métropole arrivait avec ses propositions et, même s’il était possible d’avoir un dialogue, cela était insuffisant. En outre, cela permettra d’avoir une vision d’ensemble sur la voirie marseillaise au niveau de la mairie centrale » note Sophie Camard, maire des 1er et 7e arrondissements. En effet, Perrine Prigent et Christine Juste étant par ailleurs toutes deux élues de la majorité municipale marseillaise, cela permettra à cette dernière de récupérer la main sur ces problématiques. Cinq recrutements sont d’ailleurs prévus au niveau de la mairie pour accompagner les délégations métropolitaines.
Pour mettre en œuvre ces politiques, elles disposent d’une enveloppe métropolitaine de 200 millions d’euros sur quatre ans – soit 50 millions par an -, budget qui n’est pas évoqué dans la convention votée le 15 décembre mais serait « inscrit dans un courrier envoyé par Martine Vassal à Benoît Payan », assurent de concert les trois élues.
La ventilation exacte de ce montant entre les différents priorités n’est pas encore connue, mais il devrait se diviser entre « différents types d’opérations : l’entretien et les grosses opérations de restauration d’une part, l’investissement d’autre part sur des requalifications de places, de routes… », énumère Perrine Prigent. En revanche, pour trancher sur des cas tels que le boulevard Urbain Sud, en travaux depuis 2019 (voir notre dernier article), l’élue Printemps Marseillais précise que les décisions devront être prises « au sein du comité technique » composé notamment des deux directeurs généraux des services (DGS) de la Ville et de la Métropole.
« La convention n’empêchera pas les prises de position politiques »
Sophie Camard, présidente du groupe PMBC
Depuis la signature de la convention, le ton semble s’être adouci entre la Métropole et la Ville de Marseille, alors qu’il était fortement tendu jusqu’alors. La hache de guerre sera-t-elle aussi facilement enterrée alors que les deux bords politiques sont en profond désaccord sur de nombreux sujets ? De fait, ce sont bien les élues marseillaises qui donneront leur feuille de route aux services métropolitains. « Bien sûr, la convention n’empêchera pas les prises de position politiques. Notre opposition au tramway des Catalans est un exemple emblématique des désaccords entre nous. Mais sur ces sujets de la propreté et de la voirie, cela devrait fonctionner », poursuit Sophie Camard, confiante. « Rendez-vous en 2024… » commente pour sa part Christine Juste.
La compétence propreté… sans la collecte
Côté propreté, Christine Juste souhaite « insuffler de l’imagination » dans les politiques métropolitaines. L’élue EELV entend mettre fin au « tout carton » en sensibilisant les professionnels et en créant un conteneur à part pour le jeter, mais elle souhaite aussi réfléchir à des alternatives au nettoyage des rues « à grandes eaux. » Autre nouveauté : les informations collectées par les services d’Allô Mairie remonteront désormais à la majorité municipale marseillaise, via ses deux élues métropolitaines également adjointes à la Ville, au lieu d’être redirigées vers le service de la Métropole « Engagés au quotidien ». « C’est une mine de statistiques précieuse pour traiter la problématique des rats, notamment », souligne Christine Juste.
Il y a cependant un hic dans la convention : si la gauche marseillaise a fait d’une pierre deux coups en récupérant la voirie et la propreté, deux domaines intrinsèquement liés, la compétence collecte, elle, lui échappe complètement. Les services métropolitains en charge de la propreté et de la collecte sont en effet dissociés au sein de l’établissement public de coopération intercommunale (EPCI). Concrètement, « lorsque c’est dans la poubelle, cela relève de la collecte et des éboueurs. Lorsque c’est sur la voirie, c’est la propreté et le travail des cantonniers », résume Christine Juste. Quid des déchets tombés de la poubelle lors des collectes, qui atterrissent sur la voirie ? « Flou juridique », déplore simplement l’élue écologiste en haussant les épaules. Une nuance subtile qui impliquera, pour Christine Juste, qu’elle travaille de concert avec le maire de Châteauneuf-les-Martigues Roland Mouren (DVD), jusqu’alors vice-président à la propreté, prévention et valorisation des déchets, et qui reste aujourd’hui compétent en matière de collecte. « La convention ne va pas réellement changer mon quotidien car je travaillais déjà étroitement avec lui en tant qu’adjointe à l’environnement, mais il va s’améliorer », continue Christine Juste. A noter que, selon les dires des deux élus, bien que conseillères métropolitaines déléguées, elles ne seront pas rattachées à une vice-présidence métropolitaine.
« La convention ne va pas changer mon quotidien, mais elle va l’améliorer »
Christine Juste, conseillère métropolitaine déléguée à la propreté
« Jusqu’à présent, nous collections les doléances des Marseillais sans pouvoir réagir. Cette convention est donc une très bonne nouvelle », conclut toutefois Christine Juste, optimiste.
Le sujet de la voirie et de la propreté ne devrait pas être abordé à l’occasion du conseil métropolitain de ce jeudi 19 janvier, qui sera principalement axé sur le vote du budget, initialement planifié en décembre. Un vote pour lequel le groupe PMBC a prévu de s’abstenir, preuve que les divergences sont loin d’être enterrées malgré le consensus sur la voirie et la propreté …
Document source : l’ordre du jour du conseil métropolitain du jeudi 19 décembre
Liens utiles :
> Le lien pour suivre le conseil de la Métropole en direct
> Juste et Prigent, confirmées pour les compétences voirie et propreté à la Métropole
> Lionel Royer-Perreaut presse Martine Vassal d’accélérer les travaux du boulevard Urbain Sud
> Notre compte-rendu du précédent conseil métropolitain : Conseil métropolitain : une dotation de solidarité au goût amer