Syndicat des agences de communication des régions Sud et Occitanie, l’UCC Grand Sud compte en son sein 65 adhérents pour 700 salariés. Durement touché par la crise sanitaire actuelle liée à l’épidémie de coronavirus, le secteur est en souffrance. Dans un baromètre diffusé lundi 6 avril, le syndicat chiffre les pertes de ses adhérents à 40% pour le mois de mars, et à 65% pour le mois d’avril.
Interrogée par Gomet’, Murielle Piniac, secrétaire générale de l’UCC Grand Sud, évoque la situation actuelle, en ébauchant des pistes d’avenir pour les agences de communication.
Pensez-vous que les mesures de chômage partiel massivement adoptées par vos adhérents permettent de sauver l’intégralité de leurs emplois ?
Murielle Piniac : Aujourd’hui, tout le monde est dans une optique de préserver les emplois. D’abord nous sommes en présence d’un grand nombre de petites entreprises, où existe une proximité avec les salariés et les équipes. Les mesures de chômage partiel mais aussi le prêt en trésorerie proposé par l’Etat sont dans une logique de préserver l’emploi. Hélas, je ne peux pas croire qu’on pourra sauvegarder 100 % de nos emplois, mais on va tout tenter pour le faire.
Pendant cette période de confinement, le télétravail peut-il constituer une forme de bouée de secours pour les agences de communication ?
M.P. : Non. Le télétravail est un moyen de réussir nos missions. La problématique aujourd’hui, c’est l’arrêt des missions, pas celle des moyens mis en oeuvre pour les mener à bien. Nous, nous pouvons tous être en télétravail, de grosses entreprises ont mis tous leurs salariés en travail sans difficulté, les gens sont équipés, les habitudes ont déjà été prises. C’est quelque chose qui existait déjà dans un grand nombre d’entreprises, ce n’est qu’un moyen. Le vrai souci, c’est que beaucoup de missions sont annulées, par exemple dans la grande distribution, avec des enseignes qui ont déprogrammé des opérations sur mai et juin, parce qu’aujourd’hui elles n’ont pas la visibilité suffisante. Se pose donc pour nous la question des investissements publicitaires à très court terme.
Au cœur de cette crise, n’y a-t-il pas tout de même quelques motifs d’espoir pour les agences de communication ?
L’enjeu est que la marque soit présente au moment du déconfinement, et qu’elle continue à se développer avec du sens. Il y a un rapport au sens qui va être intéressant à traiter.
Murielle Piniac
M.P. : Il y a certains acteurs qui voient cette crise comme une opportunité, il ne faut pas noircir le schéma. Il y a des entreprises qui vont réfléchir à comment communiquer différemment, notamment quand les clients ne peuvent pas vendre. C’est un vrai sujet. Elles se demandent également : « Quelle est ma place en tant que marque, et comment je redonne de la valeur à cette marque ? ». L’enjeu est que la marque soit présente au moment du déconfinement, et qu’elle continue à se développer avec du sens. Il y a un rapport au sens qui va être intéressant à traiter.