La trésorerie de vos adhérents pourra-t-elle leur permettre de résister aux pertes prévues pour mars, avril et probablement mai ?
Les sociétés qui produisent du social média sont celles qui s’en sortent le mieux.
Murielle Piniac
M.P. : Concrètement, il y a des risques de dépôts de bilan. Cependant, ils ne se situent pas maintenant, mais sont plus liés à la reprise, selon que celle-ci soit lente, dynamique ou encore qu’elle se fasse sur de nouveaux créneaux. La place du digital dans la reprise comptera aussi. Clairement, les sociétés qui produisent du social média sont celles qui s’en sortent le mieux. Celles qui font des travaux sur du long-terme, des travaux de fond, ne seront pas annihilées. C’est plutôt les agences qui ont des missions courtes, sur des projets ponctuels, qui sont les plus vulnérables. Les agences ont une grande capacité au renouvellement et à penser différemment, et il y a donc un vrai intérêt à les solliciter pour avoir une nouvelle vision propre à se développer sous de nouveaux angles.
Attendez-vous des collectivités qu’elles s’impliquent dans la reprise du secteur de la communication, via la commande publique ?
M.P. : Oui, nous comptons sur la commande publique, notamment sur les aspects de méthodologie. Aujourd’hui, je doute que la commande publique puisse continuer à s’effectuer de la même façon. Par exemple, on ne pourra plus se permettre d’aller faire encore sur des compétitions non-rémunérées de manière aussi difficile que cela est organisé aujourd’hui. Nous attendons une réflexion du gouvernement sur la bonne stratégie à appliquer dans la mise en concurrence des agences qui peut être parfois être saine, mais aussi dramatique dans la façon d’exercer. Il va y avoir un travail à faire sur les attentes des agences face à la commande publique, que nous avons d’ailleurs commencé.
Quelles sont les mesures et les actions que prendra l’UCC pour aider ses adhérents à traverser la crise ?
Nous travaillons sur un document lié à la défense de nos métiers en cette période de crise
Murielle Piniac
M.P. : L’UCC a mis en place différentes choses, et nous sommes en train de construire une réponse collective. Tout d’abord, un baromètre pour avoir une idée précise et claire de l’évolution des attentes et des besoins. Ensuite, nous avons créé un fil d’entraide whatsapp où il y a du partage d’information sur des problématiques économiques, légales, toute cette information très technique orientée agence qui va permettre de renseigner l’ensemble des adhérents. Et puis nous travaillons sur un document lié à la défense de nos métiers en cette période de crise, avec une visibilité beaucoup plus forte sur le terrain des revendications, qui sortira très bientôt.
La crise provoque déjà une réaction en chaîne. Dans quelle mesure vos sous-traitants seront-ils eux aussi impactés ?
M.P. : Cela dépend selon les métiers. Par exemple, certains types de photographes vont réussir à préserver tout ce qui est visibilité digital et print sur du très court-terme. Les imprimeurs, eux, tournent à toute petite échelle, pour ceux qui ne sont pas complètement fermés, d’autant plus qu’ils arrivent en fin de cycle. Chaque sous-traitant va être touché de façon différente, mais tout la chaîne est terriblement impactée, c’est clair.
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