« Vous connaissez mon engagement de toujours pour combattre les extrêmes », rappelle d’emblée le président de la région Sud à l’occasion d’un déjeuner de presse jeudi 24 février. Pour autant, il insiste sur la nécessité de permettre aux « gros » candidats à la présidentielle de se présenter. A une semaine de la date limite du 4 mars, plusieurs candidats n’ont toujours pas réuni les 500 parrainages dont Marine Le Pen (RN), Eric Zemmour (Reconquête) et Jean-Luc Mélenchon (LFI)… Trois personnalités aux extrémités de l’échiquier politique « qui réunissent tout de même plus de 30% des intentions de vote », souligne Renaud Muselier. « Si ils ne participaient pas à l’élection, ce serait un déni de démocratie, une faute politique », insiste-t-il. Concernant Christiane Taubira, il ne se prononce pas mais précise que sa démarche concerne ceux qui dépassent les 10%.
Une vingtaine de parrainages répartis entre les trois candidats
Dans la droite ligne de l’appel du patron des députés LREM Christophe Castaner, Renaud Muselier a écrit le 23 février un courrier aux maires du territoire pour les inciter à parrainer un candidat « même sans partager leur engagement politique », précise-t-il. Et comme charité bien ordonnée commence par soi-même, le président de la Région Sud annonce en plus qu’il va créer une banque de parrainage pour les élus de son groupe majoritaire composé de diverses orientations politiques : LREM, UDI, LR, société civile, ex-LR… Sur 84 conseillers, un peu plus d’une vingtaine vont participer à cette “banque” en délivrant un parrainage blanc. « Ils seront ensuite partagés à parts égales entre les trois candidats » : Eric Zemmour, Marine Le Pen et jean-Luc Mélenchon.
On ne peut pas demander aux citoyens d’aller voter, et exclure leurs représentants potentiels du scrutin !
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) February 23, 2022
J’ai écrit hier aux maires de la #RegionSud pour les inciter à parrainer un candidat à la #presidentielle avant le 4/3, même sans partager leur engagement politique ! pic.twitter.com/VIv6XOka3o
Le président du groupe Notre Région d’Abord, Pierre-Paul Leonelli, montrera l’exemple en apportant son parrainage à la banque. « Je ne l’avais pas fait pour l’instant car je représente un groupe disparate et je me devais de les consulter avant de me positionner. Cette solution va permettre à chacun de soutenir le processus démocratique sans craindre de représailles », explique l’adjoint au maire de Nice.
Renaud Muselier affiche son soutien dimanche 27 février
De son côté, Renaud Muselier fait durer un peu plus le suspense quant au candidat qu’il soutiendra à la présidentielle. « Je m’exprimerai dans une interview dimanche », annonce-t-il à la presse. Sans dévoiler son choix, il revient sur son départ du parti Les Républicains : « ma famille politique pendant 35 ans. Aujourd’hui, je ne me retrouve plus dans leurs positions », lâche-t-il. Le président de Région insiste sur son « indépendance (…) Je compte bien garder ma liberté de parole. Par contre, je suis libre de dire quand c’est bien et quand c’est mal ». Et en écoutant son bilan de la gestion de la crise sanitaire du président Macron, il semble plutôt pencher pour le locataire actuel de l’Elysée : « J’ai tapé durement sur Olivier Véran au début de la crise car il y avait de graves fautes mais j’ai aussi très bien travaillé avec Bruno Le Maire pour le soutien aux entreprises pendant la crise et pour la relance. Il faut reconnaître quand ça fonctionne », avance-t-il.
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