Le futur terminal combiné de Mourepiane soumis à enquête publique
Très axé sur la transition écologique, le projet stratégique du port devrait soutenir le développement du report des marchandises des camions vers le train. « Nous sommes déjà à 15 % de report modal vers le rail et on va continuer à progresser », assure Hervé Martel. Pour y parvenir, il va notamment poursuivre le réaménagement des dessertes ferroviaires de Graveleau à Fos pour un montant de près de 2 millions d’euros. Mais le gros morceau est prévu pour les bassins Est avec la fermeture de la gare du Canet prévue pour 2023. Les trafics seront donc reportés vers le terminal de transport combiné de Mourepiane qui doit être « optimisé ». L’opération pourrait notamment « profiter des 30 millions du plan de relance annoncés par l’Etat pour le port », estime Hervé Martel. En attendant, cet équipement qui a souvent été critiqué par les riverains devra être soumis à une concertation assortie d’une enquête publique à la fin de l’année.
Dans l’optique de la montée en puissance des branchements à quai des navires, le port annonce un projet de création de centrales photovoltaïques sur six bâtiments des bassins marseillais. « On va passer d’une consommation de 10 MW à 50 MW en 2025 avec le branchements de tous les navires. Cela conduit à l’optimisation de notre consommation », prévient Hervé Martel. Les panneaux solaires devraient produire entre 8 et 9 MWc et seront entièrement consommés par les bateaux.
Enfin, Interxion qui dispose déjà de deux gros data center sur le port devrait lancer le chantier de son MRS 4 au printemps prochain. Il s’installera dans les anciens ateliers « Fouré Lagadec » non loin de ses installations existantes.
En 2020, le port a perdu 10 millions de tonnes de trafic à cause de la crise
La crise sanitaire a durement frappé le grand port maritime de Marseille (GPMM) qui voit son trafic marchandises baisser de 12,7 % en 2020 avec une perte nette de 10 millions de tonnes en volume. Cette baisse impacte directement son chiffre d’affaires qui passe de 164,5 millions d’euros en 2019 à 145 millions en 2020 (-14,5 %). « 2020 a été une année horribilis mais on a tout de même résisté et prouver notre résilience », estime la vice-présidente du conseil de surveillance Elisabeth Ayrault. Le port se compare à ses principaux concurrents méditerranéens avec une baisse de 9 % en tonnage sur les filières conteneurs contre -14 % pour Barcelone ou – 11 % pour Gênes.
La baisse la plus impressionnante est celle des passagers avec l’arrêt complet des croisières depuis le début de l’épidémie. Au final, le GPMM n’aura accueilli que 742 000 passagers en 2020 contre plus de trois millions l’année précédente. Et la reprise risque de se faire attendre encore longtemps craint Hervé Martel : « Les dates de reprises sont sans cesse repoussées. Nous n’avons aucune visibilité pour le moment. De plus, cette crise des croisières aura des conséquences sur la réparation navale », prévient-il. En 2020, l’activité de réparation à sec a déjà subit une baisse de 41 % de l’activité.
Pour préparer la reprise, le GPMM décide de maintenir la plupart de ses investissements programmés avec une enveloppe prévue de 342 millions d’euros d’ici 2024. « Selon l’OCDE, le rebond tant attendu commencera par les pays asiatiques, ce qui est très important pour nous car nous sommes très dépendants des importations depuis ces pays », explique Elisabeth Ayrault. Les prévisions de l’OCDE tablent sur une reprise de l’économie mondiale de 6 % en 2021.
Document source : Les résultats 2020 et les investissements prévus
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