Le maire des 6e et 8e arrondissements de Marseille, Pierre Benarroche, a répondu aux questions de Gomet’ jeudi 20 mai. Il revient dans ce second volet de notre entretien sur les questions de transports et de gestion du quartier de La Plaine. Lire la première partie.
Comment faire pour éviter les embouteillages cet été sur le littoral Sud ?
Pierre Benarroche : Sur ce secteur de la ville de Marseille, on a besoin d’apaiser la circulation et de limiter la sur-fréquentation qui devient ingérable en période estivale. Cela passe nécessairement par une nouvelle approche de la mobilité entre la Pointe Rouge et Callelongue. L’idée c’est d’arriver à concilier les usages. On constate une sur-fréquentation automobile de cette route, qui entraîne une sur-fréquentation des calanques. Résultat des courses, les habitants sont pris dans un étau, pris au piège. On sait très bien qu’entre mai et septembre, c’est très compliqué. L’année dernière, on a même eu des signalements en octobre et en novembre, avec des embouteillages monstres le week-end. Aujourd’hui ce n’est pas seulement d’une piste cyclable dont nous avons besoin, c’est d’un sentier douanier, des navettes, des bus, des vélos, des zones 30, des parkings… Bref, nous avons besoin d’un dispositif complet. L’objectif, je le répète, c’est d’apaiser la circulation sur le littoral Sud. Cela ne veut pas dire non plus qu’on souhaite l’interdire. Peut-être faudrait-il instaurer un système de péages, avec un numerus clausus de véhicules, parce que les parkings sont saturés et que certains se garent sur les bas côtés.
À force de secouer le cocotier métropolitain, des travaux sont programmés
Pierre Benarroche
Un mois et demi en arrière, la Ville de Marseille signalait déjà à la Métropole ces problèmes de circulation. Qu’est-ce qui a été mis en place depuis ?
P. B : Quelques solutions ont été apportées par la Métropole effectivement. Un renforcement des fréquences sur plusieurs lignes de bus a déjà été annoncé. Notamment la ligne 20. Au lieu d’avoir un bus de 18 places toutes les 40 ou 50 minutes, on aura un bus toutes les 13 minutes. C’est une solution qui sera proposée en semaine et le week-end, dès le début de l’été. On voit bien qu’à force de secouer le cocotier métropolitain, des travaux sont programmés. Une aire de retournement au niveau de la barrière de Callelongue va être créée, les travaux devraient commencer la semaine prochaine. Sans oublier le réaménagement du parking Napoléon, juste avant de redescendre à Callelongue. Tout cela va dans le bon sens, mais c’est encore insuffisant. Les vélos électriques en free-floating seront mis en place ce week-end par la Ville avec des stations dédiées. Il faut changer les habitudes. Je rappelle que, quand on lancé le tramway à Marseille, personne ne montait dedans. Deux ans plus tard, il était à moitié plein, et aujourd’hui il est très utilisé.
Existe-t-il un planning des mesures à venir pour apaiser la circulation sur le littoral Sud ?
P. B : On ne peut pas parler de planning parce que tout cela prend du temps. Mais je nous donne comme date limite les Jeux Olympiques, parce que c’est un enjeu pour les Marseillais et pour l’État. J’ai du mal à imaginer qu’entre deux régates, on ait des articles accablants de la presse internationale. Les touristes qui vont venir voir les épreuves voudront aussi se rendre dans les calanques. Je ne veux pas qu’ils se coltinent deux heures d’embouteillage en nous disant : « c’est une honte, c’est un scandale ». On sent bien qu’il y a une volonté collective et commune de tous les acteurs. Tous les intérêts convergent. Ceux de la Métropole, ceux de la Ville, mais aussi ceux du parc national des calanques. On attend beaucoup de Didier Réault (ndlr : son président), qu’il use de son influence auprès de la Métropole puisqu’il en est un vice-président. On ne peut pas se louper sur les Jeux olympiques.