Benoît Payan s’est rendu mardi 26 avril sur le chantier de la nouvelle école élémentaire des Abeilles (1er). Le projet est chiffré à 6,5 millions d’euros et sera livré à la rentrée 2023. Pendant ce temps, la SPLA-IN des écoles attend toujours son directeur.
Le plus grand chantier de la mandature Payan se poursuit. Après avoir initié en janvier la rénovation de l’école Saint-Louis Gare (15e), la Ville de Marseille lance la construction d’un tout nouvel établissement scolaire de quatre étages dans le cadre du grand Plan écoles – un projet à 1,2 milliard d’euros piloté par la mairie et l’État, et qui vise à rénover les 470 écoles de Marseille, dont 174 réhabilitations. D’après le maire de Marseille, Benoît Payan, « une douzaine de chantiers seront lancés cette année ». Il assure que les délais seront tenus malgré « une crise internationale majeure qui ralentit l’acheminement des matériaux ». Pour rappel, la mairie a obtenu de l’État un soutien financier de 400 millions d’euros d’aides directes, et de 650 millions d’euros en garantie d’emprunts.
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La nouvelle école élémentaire, encore innommée, se situe entre la rue Farjon, la rue des Abeilles et la rue Flegier (1er) – l’ancien garage qui s’y trouvait a été démoli. Elle sera livrée en juillet de l’année prochaine, et prête « pour la rentrée 2023 », indique Benoît Payan, à l’occasion d’une visite de chantier mardi 26 avril en fin de matinée. L’édile socialiste rencontre d’ailleurs sur place l’architecte du projet, André Morales (agence Mambo Architectures), qui évoque les difficultés à construire sur « un site exigu avec beaucoup d’habitations alentours ». Le projet est chiffré à 6,5 millions d’euros.
Un chantier en trois phases :
• Phase 1 : démolition et terrassement (3 mars – avril 2022)
• Phase 2 : gros œuvre (avril 2022 – début 2023)
• Phase 3 : second œuvre (jusque fin mai 2023)
Une école « responsable et modulable qui va rester »
Situé dans un quartier en forte demande de capacités supplémentaires, ce nouveau bâtiment scolaire était « attendu depuis au moins 12 ans », affirme la maire de secteur Sophie Camard. C’est une sorte d’extension de l’école des Abeilles, une des plus vieilles de Marseille, localisée à quelques dizaines de mètres du chantier. La partie existante « est très ancienne, toute biscornue (…) et sera réhabilitée », promet Sophie Camard, avec notamment une démolition partielle du bâti. La maire des 1er-7e explique que, pendant les travaux à venir, les élèves de l’école des Abeilles seront transférés vers le nouvel établissement rue Farjon. Benoît Payan espère que cette école en construction « va rester (…) et qu’elle servira encore dans 50 ans ». L’établissement sera destiné aux petits et grands ; il accueillera en effet un complexe sportif ouvert à la fois aux écoliers et aux riverains du quartier.
Aux côtés de Pierre-Marie Ganozzi, l’adjoint en charge du dossier école à la mairie, Benoît Payan présente « un chantier écologique et vertueux (…) avec des matériaux sourcés, fabriqués en France, mais en dehors de la ville pour qu’il n’y ait pas de nuisance ». Le platane présent sur le site sera conservé. Tout comme la façade historique, classée au patrimoine architectural de Marseille, et ornée d’un fronton aux couleurs de la ville. La mairie promet également aux Marseillais un établissement « confortable pour les élèves et pour le personnel », et modulable. « L’ensemble des classes seront cloisonnées, il n’y aura pas de murs porteurs », précise José Morales. L’école comprend sept classes. Mais « si demain les classes doivent être dédoublées, on le pourra », affirme Benoît Payan. L’établissement peut accueillir jusqu’à 270 élèves.
SPLA-IN des écoles : on ne connaît toujours pas le nom du directeur
« Payan président ! » lance un résident au 4e étage d’un immeuble de la rue Farjon, à quelques mètres de la conférence de presse. Pas déstabilisé, le maire socialiste répond avec le sourire, devant les journalistes : « Je suis effectivement président de la société publique des écoles de Marseille (Spem) ». Certes, mais on ne connaît toujours pas le directeur définitif de cette SPLA-IN des écoles – l’outil public à la manœuvre dans ce dossier, piloté à la fois par la mairie et par l’État. Interrogé par la rédaction, Pierre-Marie Ganozzi, membre du conseil d’administration paritaire de la structure, botte en touche : « work in progress ». Un temps pressenti, le nom du DGA en charge du plan écoles, Christophe Pierrel, n’a pas été évoqué pendant la visite de chantier, ni par les adjoints, ni par le maire de Marseille.
Quand le Président de la République sera sorti de sa phase “huître”, parce qu’en ce moment il se referme sur lui-même (…) j’en discuterai avec lui.
Benoît Payan
Pour l’heure, la Spem est conduite par un directeur intérimaire : « c’est Franck Caro », nous précise Sophie Camard. Il est également directeur de la SPLA-IN consacrée à l’habitat indigne, et pourrait bien rester encore quelques semaines, voire quelques mois à la tête de la Spem. À vrai dire, aucun calendrier de nomination précis ne nous a été donné. Benoît Payan assure que « ça va aller très très vite ». Mais le directeur définitif doit convenir aux deux parties, la mairie et l’État. Et sur ce point, les discussions semblent au point mort. « Quand le président de la République sera sorti de sa phase “huître”, parce qu’en ce moment il se referme sur lui-même (…) j’en discuterai avec lui », nous explique en aparté Benoît Payan. Un point qui devra être abordé dans la poursuite du plan Marseille en grand, initié en septembre par Emmanuel Macron.
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