BTP, numérique, aéronautique … des domaines réservés aux hommes ? C’est dans l’objectif de casser ce genre de clichés que la Cité des métiers de Marseille et de Provence-Alpes-Côte-d’Azur organisait jeudi 22 avril une journée consacrée à l’égalité professionnelle femmes-hommes et intitulée « L’égalité pro en action ». Au cours d’une table ronde, puis d’ateliers l’après-midi, le sujet a été abordé sous tous les angles, en présence de représentant.e.s du monde économique et d’entreprises des secteurs public et privé. « Aujourd’hui, l’égalité professionnelle ne doit plus se décréter, il faut qu’elle se vive. Et qui mieux que la Cité des Métiers, qui est la croisée des publics, pour porter cela ? », observe Stéphanie Chauvet-Bernard, la directrice de la Cité des métiers, interviewée par Gomet’.
L’égalité femmes-hommes, toujours un défi
L’égalité professionnelle n’est plus un tabou, mais elle peine toujours à s’imposer en pratique au sein des entreprises et dans certains corps de métier. C’est de ce constat qu’est née l’organisation de l’événement « L’égalité pro en action ». Sur la plateforme « Osez Le Mix », animée par la Cité des Métiers, on trouve toutes les actions engagées dans la région en faveur de l’égalité professionnelle ainsi que des données fournies sur l’état de l’égalité professionnelle. En 2021, les femmes restent par exemple extrêmement minoritaires (7%) à la direction d’entreprises de plus de 1000 salariés.
La prise de conscience est certes plus importante au sein des entreprises et les initiatives, notamment régionales, pour aider les entreprises à atteindre la mixité se multiplient. La Cité des métiers met à la disposition des entreprises des outils, des kits méthodologiques pour les sensibiliser. « Les entreprises se montrent réceptives, mais pour certaines, c’est parce qu’elles sont contraintes par la loi. Heureusement, des branches professionnelles comme l’industrie et le bâtiment cherchent à féminiser leur secteur ».
En 2015, la Dreets (Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités, ex-Direccte) Provence Alpes Côte d’Azur), la DRDFE (Direction régionale aux droits des femmes et à l’égalité) et le Conseil régional Provence-Alpes-Côte d’Azur ont mis en place dans le cadre du Contrat Plan Etat Région un dispositif « Égalité Professionnelle entre les femmes et les hommes », dont le but est de soutenir financièrement des actions en faveur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. En cinq ans, le bilan se révèle positif : plus de 70 projets ont été financés.
Repère
Le label « Cité des métiers » a été attribué à l’origine par la Cité des sciences de Paris La Villette. A Marseille, l’association créée par le Conseil régional et la Ville obtient le précieux label en 2002 et ouvre ses portes en 2005. Son rôle est d’aider et renseigner des publics divers dans leurs recherches professionnelles, mais aussi d’aiguiller les dirigeants dans le développement de leur entreprise.
En 2017, la Cité des Métiers a été la première structure de France à obtenir le label Diversité et égalité professionnelle, délivré par l’Association française de normalisation (Afnor).
Encourager le leadership féminin dès le plus jeune âge
Aujourd’hui, la part d’entreprises créées par des femmes s’élève à environ 40%. La parité n’est donc toujours pas atteinte dans ce domaine, même s’il y a un progrès considérable. Pour encourager l’entrepreneuriat féminin, à noter la création du podcast ExceptionnElles par les Premières Sud, qui relate le parcours de femmes entrepreneures, pour donner des modèles aux femmes qui aimeraient se lancer. De son côté, la Mission Locale du Pays Salonais a réalisé une série de clips vidéos qui soutiennent les initiatives des femmes entrepreneures.
La Cité des Métiers agit également pour lutter contre les stéréotypes qui peuvent bloquer les femmes dans leur orientation professionnelles : « Nous mettons le thème de l’égalité dans notre sensibilisation à l’égard des scolaires. On va dire aux jeunes filles qu’elles peuvent être conductrice de camion et aux jeunes garçons qu’ils peuvent être sage-femme s’ils en ont envie » explique Stéphanie Bernard Chauvet.