Réuni vendredi 1er décembre dans ses locaux, le Collectif marseillais « Vélos en ville » a présenté son étude et ses revendications concernant la place du vélo dans la ville. Pour y remédier partiellement, la Métropole Aix-Marseille-Provence, autorité organisatrice des transports sur le territoire, a créé le Plan Vélo Métropolitain, approuvé par les élus en juin 2019.
Avec une enveloppe de 35 millions d’euros pour Marseille, ce plan prévoyait 85 km d’aménagements cyclables pour la ville en 2024 et 130 km pour 2030.
Ce dispositif est en retard, selon le Collectif marseillais « Vélos en ville », qui explique que « les aménagements réalisés mentionnés, en juin 2023, par la Métropole Aix-Marseille-Provence à l’occasion de son bilan à mi-mandat (pistes cyclables réalisées sur les axes Sakakini, Lieutaud, Livon) représentent une longueur totale d’à peine 6 km, soit moins de 10% de l’objectif affiché, en trois années de mandature ! »
La Métropole avait annoncé la création de ces huit lignes structurantes de vélos réparties dans toute la ville de Marseille. Les membres du collectif « Vélos en Ville » sont allés sur le terrain pour voir si les aménagements prévus avaient été réalisés.
Vélos en ville : « la Métropole doit mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard »
Selon eux, « 50% des infrastructures livrées sont conformes du plan vélo, qui prévoit des aménagements de qualité, soit 13,42 km de pistes cyclables sur 26.6 km. » Ils poursuivent : « nous avons pu apercevoir beaucoup de bandes cyclables sur les trottoirs, des voies vertes accessibles aux piétons, cyclistes et trottinettes qui ne sont pas forcément adaptés. Enfin, des bandes cyclables peintes en vert, qui ne garantissent pas la sécurité des cyclistes. »
Des “olympistes” pour rattraper le retard
Alors que Marseille s’apprête à accueillir les Jeux Olympiques d’été en 2024, avec un flux de visiteurs importants, le collectif « Vélos en ville », exprime à travers son nouveau président Christophe Monnier, ses revendications qu’il soumet à la Métropole Aix-Marseille-Provence :
- «Nous souhaitons savoir comment le budget annoncé pour la réalisation des pistes cyclables a été utilisé ;
- Nous refusons ce décalage à 2026 et demandons à la Métropole de mettre les bouchées doubles en 2024 pour rattraper son retard, quitte à mettre en place des aménagements provisoires, comme des « olympistes » pour avoir une circulation saine ;
- Nous souhaitons le maintien des objectifs fixés pour le plan vélo en 2030 et que la Métropole puisse publier un planning concret de réalisation année par année pour voir exactement l’avancée de ce plan. C’est très important que tous les aménagements soient budgétés. La Métropole peut également, si elle le souhaite, abonder les financements pour pouvoir avancer plus rapidement dans ce plan vélo ;
- Nous souhaitons que les associations de cyclistes soient consultées au niveau des avant-projets ;
- La Métropole devra également entretenir les aménagements, pour qu’ils ne représentent pas de danger pour les usagers ;
- Mettre en place davantage de vélos en libre-service, si les aménagements sont bien faits, les usagers les utiliseront.»
Merci @solcy_conseil 🙏
— Christophe Monnier (@CH_Monnier) November 24, 2023
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Alors que les mobilités douces prennent de plus en plus de place dans le quotidien des Marseillais, Christophe Monnier le reconnaît « la révolution du vélo est en marche, mais les élus doivent garantir la sécurisation des aménagements. Nous souhaitons que ces derniers puissent servir la semaine pour que les parents puissent aller faire leurs courses ou emmener leurs enfants à l’école, plutôt qu’uniquement le week-end. »
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