Quant à la présidente de Métropole, Martine Vassal, elle a repris « l’héritage », sous la forte pression aixoise, du « pacte métropolitain » de Jean-Claude Gaudin s’engageant à reverser aux communes une grande part de la manne métropolitaine. Pire, elle ressuscite les conseils de territoires promis à extinction, tout en protestant contre le manque de moyens pour les grands dossiers que sont le logement, l’environnement et les transports qui lui incombent.
« Et ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de courage »
Emmanuel Macron
Manifestement, le Président connaît au micron près cette situation et les exocets délivrés, avec un grand sourire, en direction de l’establishment métropolitain l’ont prouvé. Annonçant « une exigence dans le suivi », il précise que c’est « parce qu’on ne va pas se substituer à un système qui n’arrive plus à se financer parce qu’il a construit une mécanique qui n’avance plus, par de petits arrangements, par des faiblesses. Mais la deuxième ville de France ne peut pas supporter cette situation, je vous le dis en toute franchise. Et ce n’est pas une question d’argent, c’est une question de courage ».
Ceux qui ont manqué de ce « courage » se sentiront visés !
Très clairement le Président met une pression forte sur la Métropole, reste courtois avec Martine Vassal, mais pointe des blocages, des freins, des « faiblesses » à la présidence de la métropole. À Marseille, dit-il, « C’est trop compliqué. Parce que c’est le seul endroit où on a créé une Métropole qui passe beaucoup trop de temps à redistribuer, qui a gardé la complexité d’avant et qui est en quelque sorte, du coup, elle aussi, a du mal à porter les projets d’intérêt métropolitain qui est un problème. Et donc, elle a des coûts de fonctionnement trop important. »
Benoît Payan avait habilement fait état de son héritage le situant sur les relations Paris Marseille : « Monsieur le Président, la méfiance réciproque entre Marseille et Paris, vous et moi en héritons. Mais nous n’en sommes pas les héritiers. » L’héritage a bon dos et Emmanuel Macron renvoie la balle à la métropole : vous êtes dit-il « l’héritière (…) pour ce qui est de votre situation. Je pense qu’il faut la changer maintenant. Parce que si on ne la change pas maintenant, tout ce que je vous annonce, ce seront des annonces dont on dira “Vous ne l’avez pas fait” et je n’y serai pas pour grand-chose ».
En fait selon les informations de Gomet’, les dossiers ont été préparés en amont depuis des semaines, entre les services du cabinet du maire et les membres du cabinet présidentiel. Sans parler bien sûr des remontées multiples des services de l’Etat localisés ici. Les analyses sur les pertes en ligne des budgets de la Métropole, sur le système distributif dénoncés par l’Association pour une métropole des citoyens animée par Jean-Pierre Serrus sont parfaitement connues au palais présidentiel. Les conditions de mise en œuvre du Président en sont l’exacte conséquence.