2. Une « relation déséquilibrée » avec l’OM
A Marseille, la ville reste propriétaire du Stade Vélodrome, ce qui en fait désormais une exception parmi les grandes villes de football de l’Hexagone. Alors que cette propriété a récemment occasionné une passe d’armes entre Benoît Payan, chef de file du groupe d’opposition PS au conseil municipal, et Martine Vassal, présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence, la CRC souligne dans son rapport « une relation déséquilibrée entre le club résident et la ville, à son détriment », déjà mise en avant dans un rapport de 2016.
Les sages observent que « si la ville a perçu du club 12,9 millions d’euros de loyers entre 2012 et 2017, ceux-ci n’ont pas permis d’équilibrer le budget annexe du Stade Vélodrome. Sur cette période, le déséquilibre a dû être comblé par des subventions du budget principal à hauteur de 52,5 millions d’euros ». Alors que la part fixe du loyer vers le club à la ville est actuellement de 5 millions d’euros, la Chambre préconise donc « de la porter à un montant minimum de 8 millions d’euros HT ». Une façon de faire diminuer la facture de gestion du stade pour le contribuable marseillais.
De manière complémentaire, la Cour relève des irrégularités dans la mise à disposition du site de la Commanderie à disposition de l’OM – qui en a fait son centre d’entraînement depuis 1997. Pour les sages, il existait une « situation de sous-location irrégulière de la Commanderie », avant sa ventre par la Ville en 2013. En effet, « la société [SASP OM] facturait à l’association [OM] un loyer de 204 000 € HT par an », quand bien même les terrains lui étaient mis a disposition par la Ville !
Pour sa défense, la Ville de Marseille indique regretter que « la Chambre n’ait pas porté attention non plus aux documents et courriers attestant de sa bonne foi et de sa détermination à respecter ses propres recommandations de 2013 – ni voulu considérer le coup d’arrêt brutal porté aux négociations avec l’OM, par l’envoi aux parties de ce Rapport définitif de la Cour des Comptes en juin 2017, au moment même où elles étaient sur le point d’aboutir à une part fixe de 8 millions d’euros, comme en attestent les échanges entre les différentes parties concernées ».