Les présentations des lauréats issues du site du CNRS
Rosa Cossart
Chercheuse en neurosciences : « Mon parcours est un petit peu atypique. J’ai choisi de commencer mes études par l’École Centrale, une école d’ingénieurs généraliste qui n’enferme donc pas dans une discipline, mais je savais pertinemment vouloir ensuite explorer le cerveau. Au cours de mon postdoctorat en 2001, j’ai développé une approche basée sur l’imagerie biphotonique pour suivre indirectement l’activité neuronale. Le cœur de mes travaux de recherche est de disséquer l’organisation fonctionnelle et le développement des réseaux de neurones sans a priori, au moyen de techniques d’imagerie. Ceci nous a récemment permis de montrer que l’hippocampe, la région cérébrale qui nous permet de savoir où nous sommes, d’ordonner et de mémoriser les évènements de notre vie, était formée de petites « briques élémentaires », des circuits fonctionnels rigides dont nous étudions aujourd’hui l’origine développementale. »
- Institut de neurobiologie de la Méditerranée
- Institut des sciences biologiques
- Délégation Provence et Corse
Jérôme Rose
Chercheur physico-chimiste : « Alors que j’étais étudiant à l’école de géologie de Nancy, l’enthousiasme inattendu suscité par les cours de thermodynamique statistique sur les mécanismes moléculaires aux interfaces, couplé à mon intérêt des questions environnementales, allaient m’orienter vers un cursus universitaire. Ma thèse sur le traitement des eaux m’a lancé sur la voie des objets nanométriques, avant même qu’on les nomme nanomatériaux. Je me suis dès lors passionné pour les mécanismes, à l’échelle moléculaire, de ces systèmes très divisés grâce à l’utilisation du rayonnement synchrotron ou en développant nos propres outils. Notre approche intéresse de nombreux champs disciplinaires à l’interface avec la chimie, la biologie, la médecine, etc. Avec l’urgence climatique, nous mettons nos compétences au service de la transition environnementale et du développement de solutions innovantes pour réduire l’impact de nos activités humaines. »
- Centre européen de recherche et d’enseignement de géosciences de l’environnement
- Institut national des sciences de l’Univers
- Délégation Provence et Corse
Rochelle Ackerley
Chercheuse en neurosciences : « Je suis fascinée par la compréhension des mécanismes impliqués dans la perception de notre environnement avec sa multitude de stimulus. En 2010, j’ai pu pour la première fois écouter mes propres neurones. Ceci est possible grâce à une technique très spécifique, la microneurographie, avec laquelle nous pouvons enregistrer l’activité des fibres nerveuses périphériques. Grâce à cette approche, j’ai montré que nous avons un type de récepteur dans notre peau qui code le toucher de façon optimale quand une caresse est appliquée lentement, à une température neutre. Ces récepteurs codent les interactions sociales intimes et sont impliqués dans les aspects émotionnels du toucher. Aujourd’hui, je souhaite appliquer mes connaissances pour redonner un toucher réaliste aux amputés. »
- Laboratoire de neurosciences sensorielles et cognitives
- Institut des sciences biologiques
- Délégation Provence et Corse
Nicolas Berman
Chercheur en économie : « Les acteurs de nos économies mondialisées font face à de nombreuses sources d’incertitude et de fluctuations, de nature économique, politique ou environnementale. L’intégration internationale peut favoriser la croissance et réduire la pauvreté, mais elle rend également nos économies vulnérables, en transmettant les chocs au-delà des frontières. C’est pour étudier ces effets complexes de la mondialisation que je me suis au départ spécialisé en économie internationale. Ma recherche, de nature empirique, étudie comment les acteurs économiques et politiques – ménages, entreprises, groupes armés, partis politiques – réagissent aux chocs auxquels font face nos économies. »
- Aix Marseille sciences économiques
- Institut des sciences humaines et sociales
- Délégation Provence et Corse
Eddy Pasquier
Chercheur en oncopharmacologie : « Lorsque j’avais 12 ans, je me suis réveillé un matin avec la moitié du visage paralysée. J’ai été rapidement hospitalisé dans un service d’oncologie pédiatrique pour une suspicion de tumeur cérébrale. Il s’agissait d’une fausse alerte – ma paralysie faciale était due à une infection virale et elle s’est progressivement résorbée en quelques mois – mais cette expérience m’a profondément marqué. Aussi, lorsque j’ai mis les pieds dans un laboratoire de recherche pour la première fois, la passion de mes encadrants pour la lutte contre les cancers pédiatriques est aussi rapidement devenue mienne. Aujourd’hui, j’utilise des médicaments déjà approuvés afin d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques dans les cancers de l’enfant et ainsi rapidement développer des traitements innovants. »
- Centre de recherche en cancérologie de Marseille
- Institut des sciences biologiques
- Délégation Provence et Corse
Emilia Mauriello
Chercheuse en microbiologie : « Microbiologiste de formation, mes travaux mènent depuis 2006 à la compréhension de la façon dont les bactéries perçoivent les signaux environnementaux et y répondent, par exemple, en changeant la direction de leur mouvement. J’ai toujours été fascinée par la capacité des bactéries, qui sont souvent considérées comme des organismes très simples, d’obtenir des informations sur leur environnement grâce à des appareils sensoriels et de traduire ces informations en des réponses cohérentes. Dans le cas de l’espèce bactérienne (Myxococcus xanthus) que nous étudions dans notre laboratoire, elles répondent à un environnement défavorable en se regroupant dans des structures multicellulaires qui ressemblent à de petits champignons et dans lesquelles les cellules seront protégées. Donc, je n’étudie pas les bactéries pour leur simplicité, mais parce que leur cycle de vie peut être fascinant et étudiable dans des temps courts ! »
- Laboratoire de chimie bactérienne
- Institut des sciences biologiques
- Délégation Provence et Corse