L’Observatoire de l’immobilier de Provence (OIP) vient de faire paraître son bilan 2023 du secteur immobilier. Un document d’une trentaine de pages (voir en document source) qui s’appuie sur les données de la Chambre des notaires Provence-Alpes-Côte d’azur, mais aussi de l’Adil, de l’Unis ou encore du pôle habitat FFB Paca Corse. Le constat dressé reste alarmant, et l’OIP et ses partenaires redoutent une « crise exceptionnelle » du logement, dans la lignée du cri d’alarme déjà lancé par la profession en mars dernier. Ainsi, pour l’année 2023, la chambre régionale des notaires enregistre pour les Bouches-du-Rhône une baisse de 23% des ventes de biens immobiliers, quelle que soit leur nature, ancien et neuf confondus. Une tendance qui se retrouve au niveau national et s’explique notamment en raison de taux d’intérêt des crédit trop élevés (3,62% au niveau national fin 2023), une baisse du pouvoir d’achat, et l’inflation.
L’achat est donc devenu complexe, surtout pour les primo-accédants, avec une hausse également des coûts sur les appartements et maisons anciens. En revanche, le prix des maisons modernes observe une tendance à la baisse des prix (-6,3%). Cela n’empêche pas la chute du nombre de constructions de maisons neuves en région : ainsi, sur les deux dernières années, dans les Bouches du Rhône, les autorisations de construction de maisons affichent -38% entre 2022 et 2023 (moyenne nationale – 34%) et -33% sur la région, soit 2500 maisons de moins en deux ans.
Une baisse des ventes couplée à une pénurie locative dans les Bouches-du-Rhône
Si l’on ne peut acheter, peut-on au moins louer ? Rien n’est moins sûr. En effet, l’offre locative est elle aussi en berne et fait craindre une pénurie de logements. Et 2024 ne devrait rien arranger : « L’année 2024 est l’année des Jeux olympiques. Les propriétaires préfèrent retarder leurs remises en location pour bénéficier de l’opportunité de locations courtes durées pendant cette période », lit-on dans le rapport de l’OIP qui cite les données de l’Unis. La situation a en revanche permet de faire émerger une nouvelle forme de logement : le co-living ( traduire par « vivre ensemble »), un régime plus souple que la colocation.
Sur Marseille, le loyer médian sur Marseille reste néanmoins stable : 12,16 euros/m² (12,47 sur l’ensemble des Bouches-du-Rhône) avec une baisse observée sur le 1er arrondissement de Marseille (10,48€/m²). Le stock de biens, en revanche, a baissé de 16%.
Document source : le rapport de l’OIP
En savoir plus :
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