Sur la place du palais de justice de Marseille, les associations environnementales abordent ce nouveau round contre le géant Total avec le sourire. A quelques minutes du début de l’audience au tribunal administratif, elles ont invité la presse jeudi 11 mars pour leur faire part d’une bonne nouvelle. Le rapporteur public a donné un avis plutôt favorable sur leur recours contre l’autorisation d’exploitation de l’usine de Total à La Mède. « Il va proposer une annulation partielle qui devrait obliger Total a refaire une étude d’impact environnemental », annonce Nathalie Chaudon, la directrice de France Nature Environnement Paca. Avec Greenpeace, Les amis de la terre et la ligue de protection des oiseaux, ils y voient une première étape vers l’arrêt de la production d’agrocarburants à base d’huile de palme. « Une aberration écologique » selon la militante.
Le rapporteur demande une réduction de l’utilisation d’huile de palme
Le collectif a déposé son recours contre l’autorisation préfectorale en juillet 2018. Il aura fallu attendre deux ans et demi pour voir la justice se pencher sur l’affaire. Depuis, Total a lancé la production de sa bioraffinerie à La Mède et commencé les importations massives d’huile de palme pour la faire tourner. Le groupe assure limiter ces achats à 300 000 tonnes par an « mais en réalité, c’est un chiffre déclaratif. La loi leur permet d’aller jusqu’à 650 000 tonnes et je ne vois pas pourquoi ils s’en priveraient », prévient Laura Monnier, juriste pour Greenpeace. Dans une analyse de l’impact de la raffinerie ajoutée au dossier, l’ONG estime que l’usine « pourrait émettre au minimum 1,5 million de tonnes d’émissions de CO2, soit trois trimestres cumulés d’émissions de gaz à effet de serre de la ville de Marseille » à cause de son exploitation des cultures d’huile de palme.