C’est une piscine qui fait débat, cachée dans un coin du vallon des auffes, à Marseille. Après plus d’un mois de discussions tendues avec la mairie du 1/7 et la Métropole pour continuer d’occuper le local situé au coeur de cette « piscine », l’association des Amis du Vallon des Auffes (AVA) vient d’obtenir, de la part de la Métropole, un moratoire pour la saison estivale, annonce à Gomet’, Serge Vila, le trésorier de l’association. Désormais, l’AVA est dans l’attente d’une acceptation de ce moratoire par la mairie de secteur.
Pour comprendre la situation, il faut revenir quelque peu en arrière. Depuis 2015, l’association des Amis du Vallon des Auffes (AVA) occupe ce petit bout de paradis qui accueillait jusqu’à récemment les familles, les baigneurs et canoë-kayaks, grâce à un contrat d’occupation de terre-plein établi par la métropole, et une convention établie par la mairie qui reprend les termes du contrat d’occupation. Or, le 8 avril dernier, l’AVA avait été mise en demeure par la mairie du 1/7 de quitter les lieux avant le 19 mai. En cause, le non-respect, selon la mairie, de certaines règles établies par la métropole dans le fameux contrat d’occupation de terre-plein, à savoir l’interdiction de traversée de kayaks et de paddles par un chenal réservé aux bateaux, pour des raisons de sécurité.
Mais l’histoire est encore plus complexe. Car du côté de la mairie comme de la Métropole semble se jouer un dialogue de sourds qui mène à une situation de blocage. « Nous n’avons pas réussi à avoir un rendez-vous avec Sophie Camard directement pour discuter de la situation, à chaque fois nous avons eu affaire à d’autres élus de la mairie qui nous on donné l’impression d’être face à un mur », déplore Serge Vila. Or, de son côté, la municipalité dit attendre elle aussi des réponses de la Métropole sur le sujet, comme l’expliquait Sophie Camard lors d’une interview à Gomet’.
Mardi 18 mai au soir, à l’entrée du conseil d’arrondissement qui se tenait dans les locaux de la mairie du 1/7 rue des Lices, les adhérents de l’association s’étaient réunis dans l’espoir de parler directement à la maire de secteur. Cette dernière a finalement échangé avec eux (voir l’échange ci-dessous) en arrivant au conseil d’arrondissement et leur a fixé un rendez-vous le 26 mai prochain.
« Un local partagé, avec un dispositif professionnel d’animation, prévention, médiation »
Autre crainte des riverains et de l’AVA : laisser cette partie du Vallon des Auffes sans entretien, car c’était l’association qui, jusqu’alors, s’en chargeait bénévolement. « Quand nous sommes arrivés, la piscine était une zone de non-droit : les jeunes venaient dealer et faisaient fuir les familles. Nous avons pacifié le Vallon », affirme fièrement Serge Vila, qui craint aujourd’hui de voir son travail réduit à néant. Cet infirmier retraité et trésorier de l’AVA défend son bilan : l’installation de cendriers le long du vallon en partenariat avec l’association Recyclop, plusieurs tonnes de déchets remontées à la surface … « Vous pensez vraiment que la Ville va envoyer des plongeurs nettoyer les fonds marins ?», s’agace de son côté Hervé Bercane, ami de longue date de la famille Vila et soutien de la première heure de l’AVA.
« Il est hors de question de laisser le Vallon des Auffes à l’abandon, contrairement à ce qui est dit », promettait Sophie Camard, lors de son interview à Gomet’ lundi 10 mai (voir la vidéo ci-dessous). La maire de secteur verrait bien ainsi à la place de l’association « un local partagé, avec un dispositif d’animation, prévention, médiation ». « Pour l’instant, tout ce qui a été fait au Vallon des Auffes n’a rien d’officiel. Nous voulons donc instaurer une surveillance professionnelle, dans les règles », précisait-elle. Plus concrètement, la municipalité souhaite lancer un appel à projets « ouvert à toute association voulant proposer des activités éco-citoyennes, sportives ou d’animation », explicite un communiqué de la mairie du 1/7 daté du 19 mai. « L’occupation temporaire d’un local public s’est transformée peu à peu en appropriation privée durable », déplore la mairie.
Si la promesse d’un moratoire pour l’été laisse entrevoir une lueur d’espoir pour l’AVA, elle devra patienter jusqu’à son rendez-vous avec la mairie, mercredi 26 mai, pour être fixée sur son sort. Par ailleurs, une réunion est finalement prévue ce jeudi 20 mai entre la Métropole et la mairie.
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