L’élue d’opposition Catherine Pila (Une volonté pour Marseille) et présidente de la régie des transports marseillais (RTM) a présenté vendredi 2 avril, lors du conseil municipal de la Ville de Marseille, la proposition initiée par la Métropole en décembre 2019 de créer une zone à faibles émissions (ZFE) en centre-ville. « Cette mesure vise à réduire la pollution chronique liée au trafic routier », a-t-elle affirmée en introduction de son propos.
Après huit heures de débat sur le budget primitif proposé par la Ville, le rapport n°91, qui avait reçu au préalable un avis défavorable de la commission pour irrecevabilité juridique, a tout de même été débattu dans l’hémicycle. Il a d’ailleurs suscité des échanges musclés entre la majorité, qui estime que des alternatives pour les Marseillais les plus pauvres doivent être dégagées avant de construire une ZFE, et l’opposition, qui pense au contraire qu’une mise en œuvre du projet avant la fin de l’année 2021 est primordiale pour améliorer la qualité de l’air au plus vite.
Une zone à faibles émissions (ZFE) est un espace urbain à l’intérieur duquel la circulation autoroutière est restreinte. Seule une étiquette Crit’Air avec un indice de pollution assez faible permet aux véhicules d’accéder à ces zones. Ces zones constituent l’un des principaux apports de la loi d’orientation des mobilités (LOM) datant du 24 décembre 2019. L’objectif de ce dispositif est d’améliorer la qualité de l’air dans les espaces urbains parmi les plus peuplés et congestionnés. La pollution de l’air extérieur est responsable de 480 000 décès prématurés par an en France (soit 9% de la mortalité annuelle).
ZFE : Catherine Pila à l’offensive pour l’opposition
Lauréate de l’appel à projet national diffusé en 2019 par l’agence de la transition écologique (Ademe), la Métropole Aix-Marseille Provence a mené ces deux dernières années des études de configuration pour la création d’une zone à faibles émissions mobilités (ZFEm) sur les boulevards de ceinture : Littoral – Euroméditerranée 1 et 2 – Lesseps – Plombière – Jarret – Rabatau – Prado 2. « Le périmètre, la méthodologie et le calendrier ont été approuvés par délibération du conseil de Métropole du 30 décembre 2019 », précise Catherine Pila au cours du conseil municipal.
Si le rapport de la présidente de la RTM n’a pas été validé par la commission, c’est parce qu’il n’est pas recevable sur le plan juridique. En effet, l’élue de droite réclame dans sa proposition que « le conseil municipal autorise le maire de Marseille à prendre toutes les mesures nécessaires, au titre de la police de la circulation » afin que celui-ci puisse mener à bien ce projet. Or Benoît Payan n’a pas besoin de l’avis favorable du conseil pour exercer son pouvoir de police. « Vous écrivez une délibération qui n’est pas légale, je ne peux rien faire pour vous », a répondu le maire de Marseille à l’élue de droite.