Un mois après la fin de la grève des éboueurs, la Ville de Marseille organisait vendredi 18 mars, en partenariat avec la Métropole, une grande journée de travail sur la collecte des déchets et l’organisation du tri sur la commune. Plusieurs dizaine de citoyens, des associatifs et beaucoup de représentants de CIQ, ont répondu à l’appel pour rappeler une fois de plus les problèmes constatés au quotidien. « Les points d’apports volontaires sont de véritables décharges à ciel ouvert »; « La police n’ose pas intervenir auprès des jeunes qui transforment la voie publique en poubelle »; « Beaucoup de commerçants jettent leurs déchets dans les bennes communes sans être inquiétés »… Face aux inquiétudes des habitants, l’adjointe au maire en charge de l’environnement Christine Juste, compte sur cet événement baptisé « 24H déchets/Tri » pour faire émerger de nouvelles solutions. « C’est le début d’une grande réflexion commune sur une nouvelle manière de gérer intelligemment les déchets à Marseille. Tous les acteurs, institutionnels privés et associatifs, doivent travailler ensemble sur le sujet », avance-t-elle.
Déchets : sensibilisation et répression
Et les premières propositions ciblent en priorité les plus jeunes : « Il faut développer au maximum les interventions dans les écoles, les collèges et les lycées », insiste Claude Julien, président du CIQ de Saint-Julien. L’objectif : en finir avec les mythes et les rumeurs sur le tri à Marseille. « On entend souvent dire que trier ne sert à rien car les ordures finissent au même endroit à Marseille. Si ce n’est pas vrai, il faut organiser des visites des centres de tri », propose un autre représentant de CIQ dans le 8e arrondissement de la ville.
Et son homologue du 10e arrondissement, Jean-Claude Le Gall de vouloir s’inspirer du Québec « où tout est propre car il y a la peur du gendarme. La meilleure prévention, c’est la répression », estime-t-il. Le point de vue n’est pas partagé par les élus, ni à la Ville ni à la Métropole : « Je pense que nous valons mieux que ça et que l’on peut éviter d’en arriver aux dénonciations et à la répression comme dans certains pays. C’est vous la première police de proximité », lance René-Francis Carpentier, le vice-président délégué à la propreté, à la gestion et à la réduction des déchets du conseil de territoire Marseille Provence et par ailleurs maire de Carry-le-Rouet. De son côté, la Mairie de Marseille a mis en place une brigade de l’environnement composée de policiers municipaux pour lutter notamment contre les décharges sauvages.
La loi oblige la Métropole à réduire les déchets enfouis
Cette réflexion intervient alors que la loi oblige la Métropole à simplifier à partir du 1er octobre prochain la collecte des déchets. « Tout ce qui n’est pas biodégradable sera réuni dans un seul et même bac », annonce René-Francis Carpentier. La Métropole va également devoir réduire de moitié les quantités de déchets traités dans ses centres d’enfouissement à l’horizon 2025. Pour sa part, la Ville de Marseille veut diminuer sa propre production de déchets avec l’ambition d’atteindre le zéro plastique en 2030.
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