« La question foncière est le nerf de la guerre »
Désormais, après un « travail de cartographie » mené à l’échelle de la Métropole, Philippine Menier affirme qu’une démarche de « prospection foncière » a été engagée pour pouvoir installer plus de producteurs. Sur ce point, son propos est clair : « La question foncière est le nerf de la guerre, qui ne peut pas être menée sans un portage politique fort ». Or précisément, dans la Région Sud, deux villes se sont particulièrement distinguées pour leur gestion engagée du foncier communal. Daniel Le Blay, adjoint à l’urbanisme de la commune de Mouans-Sartoux, dans les Alpes-Maritimes, témoigne : « Depuis 1974, nous avons mené une politique volontariste pour préserver de grandes zones naturelles. Nous avons empêché la construction d’une cité, qui aurait transformé la ville en cité-dortoir » raconte-t-il.
Une politique foncière qui rejoint celle de Gignac-la-Nerthe, près de 10 000 habitants dans les Bouches-du-Rhône, où Michel Chiappero, urbaniste de profession, a développé depuis 2015 le projet « Garden Lab » en partenariat avec la municipalité. « Avec Garden Lab, on arrête toute zone d’urbanisation future » explique-t-il, ajoutant avoir évité la construction de « 30 hectares qui devaient accueillir 2000 logements ». Toutefois, il craint qu’une alternance politique puisse remettre en cause l’action foncière mise en place : « il y a un enjeu de sécurisation du foncier dans le temps, avec le changement des municipalités » commente-t-il ainsi. Deux exemples qui illustrent parfaitement le dilemme entre préservation des surfaces agricoles et naturelles et construction de logements neufs face auquel de nombreuses communes se trouvent.