Comme si Yvon Berland voulait tirer le territoire métropolitain dans son sillage, les vœux du président d’Aix Marseille Université, lundi 7 janvier 2019 à 13h, ont précédé les multiples autres cérémonies qui vont s’étaler tout au long du mois de janvier. Et de nombreuses personnalités politiques (Bruno Gilles, Sophie Joissains, Dominique Tian, Sabine Bernasconi…) économiques (Christine Cabau Woehrel, Hugues Parant) ou de la société civile (Macha Makeïeff, Corinne Vezzoni) ne s’y sont pas trompées. Leur présence aux côtés des personnels d’Amu, de tous ses doyens et vice-présidents témoigne de l’enracinement de l’université dans le territoire et de son rayonnement.
Après avoir rappelé le bilan 2018, retraçant quelques actions et résultats majeurs (lancement du nouveau plan de formation, implantation d’un institut de formation en Chine, poursuite du plan Campus et des schémas directeurs, ouverture de la Cité de l’innovation et des savoirs) Yvon Berland en vient rapidement à la feuille de route 2019 car le bâtisseur de l’université unique du territoire le sait bien : « rien n’est jamais acquis, c’est une étape. Nous devons continuer à nous mobiliser, à nous engager, à innover pour prolonger ces beaux résultats et construire l’avenir. »
Innovation, recherche, internationalisation, qualité
Cet engagement a été placé sous le signe de quatre priorités qui devront être déclinées au cours des quatre prochaines années : l’innovation pour tous les champs d’activité de l’université, le renforcement du lien recherche-formation, de manière interdisciplinaire l’internationalisation, la démarche qualité. Quatre priorités soutenues par les valeurs et la signature qui fondent l’identité d’Amu depuis quelques années : « un engagement : celui de transmettre, un défi : celui du meilleur pour tous, une ouverture : le monde et une force : l’audace. ».
Création d’instituts d’établissements
Le renforcement du lien formation-recherche de manière interdisciplinaire va passer par la création d’instituts d’établissement, au nombre de trois en ce début d’année pour atteindre 10 à 12 avant l’été. Ces « instituts » regroupent des équipes de recherche issues d’une ou de plusieurs unités et des formations de niveau master et doctorat, issues d’une ou plusieurs composantes afin d’instaurer un lien fort autour d’une thématique partagée, entre formation et recherche. « Ces « instituts » sont destinés à promouvoir et à faire émerger des pratiques interdisciplinaires par des nouvelles collaborations inter‐unités et inter composantes. Ils ont pour objectifs de former de nouvelles générations de scientifiques, d’accroitre la visibilité et l’attractivité du site d’Aix‐Marseille auprès d’étudiants et de chercheurs à l’échelle internationale et d’affirmer son potentiel auprès des partenaires socio‐économiques. »
« Une nouvelle forme d’université intégrée à l’échelle européenne »
Le vaste et beau programme d’Amu s’incarne parfaitement dans l’ambitieux projet d’université européenne lancé avec sept partenaires en 2018. Yvon Berland, en cette année où les élections européennes occuperont une partie des débats politiques, avance la tête haute : « Notre ambition n’est pas de créer un nouveau réseau de coopération universitaire. Notre projet porte sur la création d’une nouvelle forme d’université intégrée à l’échelle européenne concrétisant par sa diversité linguistique, sa diversité géographique et culturelle, l’espace européen de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. » Et d’aller plus loin encore en regardant vers le Sud : « AMU portera un projet dépassant le seul enjeu européen pour que cette université assure un rôle de pont vers la Méditerranée et l’Afrique. En effet, le bassin méditerranéen fait face à de nombreux défis politiques, environnementaux, sociaux qui touche aussi l’Europe. C’est bien toute l’Europe qui doit se sentir concernée et pas seulement les pays de la rive méditerranéenne. Et les universités ont un rôle majeur à jouer dans le dialogue euro-méditerranéen et dans le renforcement des liens avec l’Afrique. »
Les « mensurations » de cette future université baptisée « Civis – an european civic university » sont impressionnantes : 384 000 étudiants et 55 000 personnels. « Elle placera les valeurs citoyennes au cœur de son projet. Elle favorisera le plurilinguisme, la mobilité des étudiants et personnels et l’engagement citoyen. »
Pour ce projet, AMU a été désignée par ses partenaires comme coordinateur de l’appel à projet de la commission européenne dont l’échéance est fixée au 28 février. « C’est un honneur mais aussi une responsabilité dont nous mesurons l’enjeu. Quelle que soit l’issue de cet Appel à projet qui sera comme tout projet européen très sélectif, AMU et ses partenaires ont décidé de mettre en œuvre cette université européenne, qui sera une réelle chance pour nos étudiants, pour notre communauté mais aussi pour notre territoire » lance Yvon Berland, tel le premier européen du territoire. Puisse-t-il entraîner dans son sillage et inspirer, à l’heure où chacun forme des voeux pour 2019.
Une liste impressionnante de travaux
Dans son discours , le président d’Aix Marseille Université a évoqué de nombreux travaux engagés ou à venir. La dévolution du patrimoine immobilier (transfert de propriété) devrait être entérinée à la fin du mois de janvier.
L’Opération Campus, Aix-Quartier des facultés touche à sa fin sur le site Schuman
> Mise à disposition du « Cube » en immédiate proximité du bâtiment de Lettres Egger. Cette ancienne bibliothèque des Lettres est désormais devenue un espace de culture (théâtre, musique et expositions en particulier), mais aussi un lieu d’ouverture de l’université sur la cité puisque l’Université du Temps Libre et la Direction du partenariat avec le monde socio- économique y sont désormais installées. Mais le Cube sera surtout un cœur de campus au service des étudiants et des personnels du site qui y trouveront réunis en un lieu unique tout un ensemble de services.
> Livraison de l’Atelier, un bâtiment qui permet d’accueillir depuis quelques jours les enseignements pratiques des arts plastiques
> Réfection programmée de tous les amphithéâtres de la faculté de droit et science politique.
Sur le campus de Luminy, la plaine sportive, l’Hexagone et le bâtiment TPR1 dévolu à l’enseignement ont été réceptionnés. Les travaux commencent sur le TPR2, bâtiment consacré à la recherche. Est également prévu la création du Technoforme qui constituera une salle de sport ultra moderne.Sur les autres sites se poursuivront les travaux engagés (et notamment) :
> À Aix-en-Provence : la réhabilitation du bâtiment de l’IAE sur le site du Puyricard, le lancement de la construction de la Maison de la Recherche pour l’Economie et la Gestion d’Aix sur le site de la Pauliane, la construction de la halle d’essai Bio-Méchanical Design de l’IUT sur le site Gaston Berger, le lancement des travaux à l’hôtel Maynier d’Oppède où est implanté l‘IMPGT. Sur le site de l’Arbois, l’aménagement du pavillon Beltrame pour accueillir les Masters « environnement » de l’OSU Pythéas d’ici la fin de l’année.
> À Marseille : sur le site Saint-Charles, de grands travaux de réfection totale des façades du bâtiment 5 seront prochainement lancés pour améliorer le confort de vie au travail des personnels. Sur ce même site, les travaux du projet « Arts » sur le bâtiment dit « la Turbulence » se poursuivent pour une livraison de cet imposant bâtiment en septembre prochain. Sur le campus Timone, les travaux du projet Neurotimone se poursuivront pour faire de ce site l’un des tout premiers centre de notre pays dans le domaine des Neursociences. Est également prévu sur ce site, le lancement des travaux de requalification de l’entrée du site dont il faudra particulièrement accompagner la réalisation. Sur le campus Etoile, les opérations de réhabilitation d’espaces d’enseignement, se poursuivront pour accueillir notamment l’ESPE à la rentrée 2019. Au Pharo, des travaux vont être initiés pour améliorer les conditions de travail et de performance du bâtiment A.Parallèlement, AMU lance un plan pluriannuel portant sur l’entretien et le maintien à niveau de ses bâtiments. « C’est un effort important » souligne Yvon Berland : « 40 millions d’euros entre 2019 et 2022 mais un effort indispensable, pour l’attractivité de notre université, pour la qualité des conditions d’études de nos usagers, pour la qualité de vie au travail de nos personnels. »