Antoine Seguret (Transdev Sud) : « devenir une alternative crédible à la voiture individuelle »

En novembre 2021, la société française Transdev a brisé le monopole SNCF vieux de 85 ans en remportant l’offre intermétropolitaine Marseille-Toulon-Nice. Mais l’entreprise présidée par le polytechnicien Thierry Mallet s’occupe également de transports en commun dans les Bouches-du-Rhône. Le directeur régional de Transdev Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, Antoine Seguret, répond aux questions de la rédaction sur son activité en 2021 et ses perspectives de développement pour 2022.

Quel bilan dressez-vous de l’année 2021 dans les Bouches-du-Rhône ?

Antoine Seguret : En 2021, Transdev a été lauréat de la concession lancée par la Métropole Aix-Marseille-Provence sur le périmètre Salon-Etang-Côte Bleue et ambitionne aux côtés de son actionnaire, la Banque des territoires, d’être le premier réseau neutre en émissions de CO² sur ce bassin de déplacement. Dans le Nord des Bouches-du-Rhône, la communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette, la Mairie d’Arles et Transdev ont lancé une « vacci’navette » pour aller au plus près des personnes de 75 ans et plus, et des personnes fragiles ne pouvant se déplacer. La vacci’navette, un bus itinérant aménagé par les équipes de Transdev et dédié à la vaccination contre la COVID-19, s’est déplacée sur l’ensemble de la communauté d’agglomération. En 2021, Transdev a également lancé sur le réseau Envia, de la communauté d’agglomération Arles Crau Camargue Montagnette, deux navettes 100% électriques pour relier le centre-ville d’Arles à la nouvelle tour LUMA jusqu’au musée départemental.

Quels sont vos objectifs pour 2022 ?

AS : Continuer sur la voie de la transition énergétique. Transdev est particulièrement engagé dans la transition énergétique aux côtés des collectivités. Nous avons une flotte de 329 véhicules propres (électrique, hybride, biocarburant, gaz) en région Sud, nous proposons dans toutes nos offres des solutions de mobilité durables, adaptées à la spécificité des territoires. Pour le réseau Salon-Etang-Côte Bleue de la Métropole Aix-Marseille-Provence, nous estimons que 95% des bus urbains fonctionneront au GNV (ndlr : gaz naturel pour véhicules) et l’énergie électrique d’ici fin 2022.

Augmenter l’attractivité de la mobilité ferroviaire pour les déplacements urbains.

Antoine Seguret

Nous allons également préparer avec la Région Sud l’exploitation de la ligne ferroviaire Marseille-Toulon-Nice. Notre premier objectif, partagé avec la Région, est avant tout d’augmenter l’attractivité de la mobilité ferroviaire pour les déplacements du quotidien, avec une offre augmentée et une qualité de service améliorée pour les passagers. C’est une formidable opportunité d’offrir une alternative crédible à la voiture individuelle. Les équipes sont déjà à pied d’œuvre pour construire le site de maintenance de Nice et superviser la construction des rames, en vue de l’exploitation de la ligne qui débutera en 2025.

L’intermodalité, est un enjeu important. Au-delà du ferroviaire, nous souhaitons être très présents dans la gestion des pôles d’échanges multimodaux grâce à notre filiale Mobilink qui en a déjà plusieurs en portefeuille. En 2022, la gare routière d’Aix-en-Provence centre sera remise en consultation. Nous souhaitons innover davantage pour faciliter l’intermodalité. Après notre expérimentation d’embarquement de vélos à l’intérieur des bus de deux lignes de la Métropole Aix-Marseille Provence, nous travaillons sur l’emport à l’arrière des autocars, conformément à la loi d’orientation des mobilités.

Une start-up coup de cœur que vous aimeriez mettre en lumière ?

AS : Notre start-up coup de cœur de l’année 2021 est NepTech. Une jeune entreprise aixoise, innovante, engagée pour la transition énergétique. Le développement de la mobilité publique maritime et fluviale est un enjeu dans notre région, largement littorale. Transdev exploite la plus importante flotte de bateaux-bus en région, pour le compte de la Métropole Toulon Provence Méditerranée. Des liaisons de Toulon, la Seyne-sur-mer et Saint- Mandrier avec 12 navettes dont deux navires hybrides, intégrées au réseau de transport.

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