Le secteur santé renforcé par l’épidémie
Déjà très majoritaires dans les investissements, les secteurs de la santé et du numérique semblent avoir été renforcés par la crise sanitaire. Les biotech représentent plus d’une opération sur quatre cette année. Le marseillais C4diagnostics est le parfait exemple du renforcement de la confiance du marché pour les technologies pouvant lutter contre les épidémies. Pendant toute la crise, sa technologie de repérage rapide de la présence des virus a été utilisée par le bataillon des marins-pompiers de Marseille pour tester les lieux recevant du public. Une mise en avant qui pèse dans le choix des financiers. « C4Diagnostics est l’un des grands gagnants de la crise et nous sommes très contents de les accompagner », avance Pierre Joubert, le directeur de Région Sud Investissement qui a participé à sa levée de fonds de 2,3 millions d’euros de janvier 2020. L’excellence de la recherche médicale marseillaise est également un point fort du territoire et se traduit désormais par la naissance de petites pépites comme Imcheck Therapeutics. La société fondée par le professeur Daniel Olive (Institut Paoli Calmettes, Centre de recherche en cancérologie, Aix Marseille Université) n’en finit plus de lever des fonds. Après son opération à 48 millions fin 2019, elle complète ce tour de table avec une « petite » augmentation de capital de six millions d’euros auprès du fonds suisse Pureos Bioventures. Une autre société issue du milieu académique marseillais, Vect-Horus signe la plus belle levée du secteur sur le second semestre avec 6,7 millions d’euros. Vect-Horus a d’ailleurs complété l’opération en ce début d’année 2021 avec 5,3 millions d’euros supplémentaires portant cette série D à un total de 12 millions d’euros. Deux autres biotech en lien avec le monde universitaire, ont également signé de belles opérations, 4,5 millions d’euros pour Diogenx avec un nouveau traitement pour le diabète, et 350 000 euros pour Progelife, la société crée par le généticien Nicolas Lévy qui travaille sur la Progeria. Comme en 2019, les entreprises du digital sont parmi les plus consommatrices de capitaux. Avec sept opérations, elles font jeu égal avec la santé. Même chose au niveau des montants levés car elles totalisent un peu plus de 37 millions d’euros contre 38,8 millions pour la santé.
Le numérique toujours aussi attractif
Ici aussi, certaines sociétés ont pu profiter de la crise du coronavirus et du confinement qui a révélé l’utilité des solutions digitales pour continuer à faire tourner l’économie sans contact physique. Le courtier en ligne + Simple, seul fintech de notre baromètre, réalise notamment la troisième plus grosse opération de l’année avec une augmentation de capital de 20 millions d’euros seulement deux ans après avoir déjà récupéré 10 millions d’euros. Le patron de la french tech locale, Pascal Lorne, a, de son côté, levé 11 millions d’euros pour sa société Gojob, une agence d’intérim totalement digitale. Mais la très grande majorité des opérations dans ce secteur a été bouclée au deuxième semestre lors de la reprise du secteur.
Deux fonds au dessus des autres
Notre baromètre de levée de fonds fait ressortir deux investisseurs dominants sur la Métropole : Région Sud Investissement et le Crédit Agricole. Le fonds institutionnel de la Région Sud totalise six opérations sur des levées à différentes étapes. Pour Gojob et Nawa technologies, ce sont des séries B à plus de 10 millions d’euros. Mais le fonds participe également à des levées plus modestes aux alentours du million d’euros comme pour Basil ou Perspective[s]. Le Crédit Agricole via ses véhicules Caap création ou Caap Capital et innovation intervient sur le même type de dossiers. Les deux entités sont d’ailleurs souvent co-investisseurs avec Région Sud Investissement. A noter cependant que notre baromètre n’est pas exhaustif et ne se base que sur les opérations qui ont été rendues publiques durant la période et qui concernent les entreprises d’Aix Marseille. Par exemple, Smalt Capital (ex-ACG Management) annonce avoir investi, en sus des investissements gérés pour Région Sud investissement en 2020 20 millions d’euros dans 16 entreprises sur son territoire qui va de la région Sud à la Corse en passant par l’Outre-Mer. Mais la filiale equity de la Caisse d’épargne Cepac, n’a pas divulgué en 2020 ses investissements.
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