Rue St-Ferréol, les anciennes Galeries Lafayette ont laissé place à la nouvelle résidence The Babel Community. Après trois ans de travaux, l’ouverture du site flambant neuf a été rendue possible grâce au partenariat avec la Caisse des dépôts qui mobilise 200 millions d’euros pour développer six résidencesde co-living et de co-working en France. Benoît Jobert, co-fondateur de The Babel Community, nous explique l’ampleur du projet rue St-Ferréol et l’expansion du concept dans toute la France.
C’est quoi l’esprit « The Babel Community » ?
Benoît Jobert : Après notre résidence rue de la République à Marseille, celui de St-Ferréol est un lieu étonnant qui n’avait jamais été fait jusqu’à présent. C’est notre ambition. Créer des lieux uniques, accueillants et bienveillants où l’on peut vivre, travailler et rencontrer du monde. Nous avons imaginé des espaces de convivialité pour permettre aux gens de se rencontrer, et nous poussons à cela, car beaucoup de nos clients sont de nouveaux arrivants en ville. Ils s’installent chez nous pour le confort et pour ne pas se sentir esseulés.
Quels espaces proposez-vous à vos clients ?
B. J : La résidence s’étend sur 8 500 mètres carrés. Elle est composée de 168 logements, d’un espace de coworking de 1 370 mètres carrés pour 200 postes de travail, d’un amphithéâtre, de deux restaurants dont le roof-top « Ciel » et d’une salle de sport ouverte à tous. Nous avons ouvert en juillet 2021 et le taux d’occupation est de 75% pour le co-living et 70% pour le coworking.
Comment attirez-vous dans votre monde ?
B. J : Nos “colivers” et “coworkers” ont entre 25 et 40 ans. Ils ne sont donc plus étudiants, ce sont vraiment de jeunes actifs qui vivent une période de transition personnelle, une transition entre deux villes ou entre deux missions professionnelles. De fait, nous travaillons étroitement avec les services ressources humaines d’entreprises du territoire qui souhaitent trouver des solutions de logements pour leurs collaborateurs et leurs nouveaux arrivants. Jusqu’à présent, ces services se tournaient plutôt vers l’hôtellerie ou vers les appart-hôtels, mais s’ils s’orientent aujourd’hui vers notre solution c’est en partie car nous sommes tournés vers la rencontre.
Vos tarifs sont-ils plus compétitifs que d’autres espaces de coworking ?
B. J : Nos tarifs sont similaires. En revanche, notre force est de proposer du logement, une salle de sports et deux restaurants. Vous savez, l’entreprise est en compétition pour attirer les talents et doit apporter un peu plus qu’un contrat et un salaire à ses collaborateurs… Avec The Babel Community, l’entreprise peut proposer de payer un ou deux premiers mois de logementà ses nouveaux collaborateurs. Ce qui peut être un argument important pour déclencher l’envie du candidat d’accepter un poste et de s’installer dans la ville.
Votre arrivée va-t-elle participer à (re)dynamiser le quartier ?
B. J : Quoiqu’on en dise, la rue St-Ferréol est déjà très attractive. Néanmoins, nous y apportons de la nouveauté. Notre rooftop Ciel et nos logements meublés font vivre des bâtiments qui ne vivaient ni la nuit, ni le week-end. Donc oui, notre activité va attirer du monde, également avec les cours de sports collectifs et les restaurants dont les habitants du quartier pourront aussi profiter. Chez The Babel Community, on aime cette idée d’avoir des bâtiments poreux.
Vous avez métamorphosé les lieux. D’un centre commercial construit en 1930, vous passez à un espace de coworking et de coliving en 2021. Quels investissements représentent les travaux et quels changements architecturaux ont-ils impliqués ?
B.J : Le projet a coûté 21 millions d’euros. Notre structure Axis, associée avec la Banque des territoires qui est une filiale de la Caisse des dépôts, est à la fois propriétaire et exploitante des bâtiments. Nous avons travaillé avec le promoteur immobilier Virgil et plusieurs grandes entreprises comme Vinci ou le groupe Snef pour gérer l’intégralité du chantier sur trois ans. Trois ans, c’est très long mais ce fut nécessaire puisque notre cabinet d’architecte lyonnais Gauthier Conquet a déstructuré pour reconstruire. C’est assez rare dans l’immobilier mais nous avons cassé des mètres carrés pour rendre le bâtiment plus utile. Les plateaux de chaque étage faisaient 1 200 m2 mais étaient inexploitables car nous ne pouvions imaginer des appartements sans fenêtre. L’idée a été de repartir du patio intérieur qui apportait de la lumière au bâtiment et d’en faire un espace extérieur avec des façades qui n’existaient pas. Nous avons vraiment réalisé un travail de gros œuvre.
Vous recherchez des bâtiments toujours de plus en plus grands. Pourquoi cette stratégie ?
B. J : Vous mettez le doigt sur l’une des grosses complexités de notre métier : trouver des lieux qui permettent le développement 8 000, 10 000 ou 12 000 mètres carrés. C’est très complexe. Pour autant, c’est la recette de la réussite de The Babel car nous pouvons proposer plus de services. Par exemple, à Aix-en-Provence, nous allons installer un terrain de squash. Mais nous pouvons le faire uniquement parce que nous avons un grand nombre de logements qui nous permet d’amortir ces services supplémentaires. Vous savez, les gens viennent chez nous pour les services. Plus il y aura de services, plus ils viendront.
Pouvez-vous nous faire un point d’étape sur vos autres projets en France ?
B. J. : En juin 2022, nous ouvrirons The Babel Community à Grenoble dans un superbe bâtiment sur la Bastille en cours de restructuration. Ensuite, nous ouvrirons à Aix-en-Provence, à Lille, Bordeaux et Paris-Bercy. On a l’espoir d’ouvrir dans toutes les plus grandes métropoles françaises le plus vite possible.
Votre objectif de « 25 résidences pour 2025 » est-il toujours atteignable ?
B.J : Oui, il est réalisable et nous y travaillons tous les jours. En 2022, nous aurons 4 résidences en exploitation. Actuellement, nous en avons 12 en développement dont le lieu est déjà signé. En 2025, les 25 résidences ne seront peut-être pas toutes en exploitation, mais elles seront en développement.
The Babel Community Marseille Vieux-Port :
2 millions d’euros de chiffre d’affaires attendu
10 collaborateurs
168 unités d’habitation
200 places de coworking
2 restaurants dont le rooftop « Ciel »
1 salle de sport ouverte au public
Liens utiles :
> Le site de The Babel Community
> Le site de Axis, la société immobilière qui porte The Babel Community
> Matthieu Brugières de Babel Community : « objectif, 25 résidences dans les cinq ans »