« La deuxième grande orientation, c’est identifier les chaines de valeur les plus prometteuses à horizon 2025 et 2030. Une bonne politique industrielle doit reposer sur des bases horizontales très larges. C’est la baisse des impôts de production, c’est la nouvelle fiscalité sur le capital que nous avons adoptée en 2017, c’est tous les travaux sur la formation et la qualification, c’est ce que fait la BPI sur les PME et les TPE pour les digitaliser. Tout ça crée un environnement économique favorable à l’industrie. Mais il faut aussi de la verticalité. Je pense qu’il faut de la planification. Si on veut faire les choix judicieux, il faut une vision de long terme. Il faut savoir faire des choix et retenir une filière plutôt qu’une autre. Par exemple, les composants électroniques, regardez STMicroelectronics, ça marche donc investit dedans. Pareil pour les batteries électriques. L’hydrogène doit également être une priorité à l’échéance de 2030. Mais si on ne le décide pas de manière verticale, en planifiant les investissements, ça ne verra pas le jour. On doit compléter notre politique horizontale par des choix de planification qui soient assumé. Mais attention, ils ne viendront pas que de l’Etat, ce choix sera aussi celui des scientifiques, des entrepreneurs, des start-up, des grands groupes industriels… Ce sera un choix collectif de long terme ».
« Pour soutenir l’industrie, nous devons accepter de financer les filières avec des aides publiques. Alors que pendant des années, on nous expliquait que les aides d’Etat, ce n’était pas bien, qu’il fallait les rembourser… Enfin, nous allons accepter de faire comme la Chine et les Etats-Unis, soit disant pays très libéral. On met de l’argent public sur l’industrie et c’est une bonne nouvelle ».
L’industrie, un enjeu politique
« Nous ne voulons pas d’une France désindustrialsée. C’est un enjeu majeur pour notre pays. Je vais faire un peu de politique car il y a des conséquences lourdes. Lorsque l’on regarde la montée des extrêmes, du populisme, en France, nous en portons la responsabilité. Quand on fait une mauvaise politique économique, quand on accepte de détruire de l’emploi, quand on accepte la suppression d’un million d’emplois ouvriers en France, faut payer la note au bout du compte. Et la note, c’est les extrêmes. Notre responsabilité n’est pas qu’économique, on le doit aux générations qui viennent. On doit défendre notre culture, notre savoir-faire et la production en France. La transformation des choses est un enjeu politique. Si vous voulez que les extrêmes baissent, il faut savoir entendre les colères et savoir y répondre. C’est ce que nous faisons aussi dans ce conseil national de l’industrie. »