Gagner des talents dans le mercato des recrutements
Contrairement aux avocats pénalistes, le métier de juriste d’affaires, se fait sans effet de manche. Pour imaginer des solutions qui garantiront la survie d’une entreprise, pour préserver les intérêts de l’ensemble des parties, pour être en règle et éviter les procédures d’appel du ministère public, ces professionnels du restructuring, sont en relation étroite avec les magistrats du tribunal de commerce, avec les mandataires et avec leurs confrères soit de la partie adverse, soit associés sur une même affaire. Le cabinet a hésité dans sa croissance à quitter les locaux historiques de la place Félix Baret. Mais cette configuration, qui permet de rencontrer de façon formelle ou informelle tout le monde juridique marseillais, dans les couloirs du tribunal, dans les bars et restaurants, quand ils sont ouverts, est un atout pour les clients. « Il faut avoir le portable du Président », résume Bernard Bouquet.
Face aux big, face aux réseaux internationaux, les avocats de BBLM opposent leur enracinement, leur stabilité et leur travail en équipe. « Il y a un mercato, concède Bernard Bouquet. Nous devons donc rester soudés ; les décisions se prennent toujours à l’unanimité et pour devenir associé il faut, le vouloir et le mériter. Il faut de la générosité, insiste-t-il. Pour recevoir il faut savoir donner : notre construction est toujours fragile. » Mais l’indépendance est une marque de fabrique. Indépendance vis-à-vis des grands réseaux, mais aussi vis-à-vis des autres professions. La loi permet aujourd’hui d’inclure dans une même société des chiffres et du droit. « L’interprofessionnalité n’est pas notre stratégie, insistent les fondateurs, nous serions alors en concurrence avec ceux qui sont nos prescripteurs ».
« Notre stratégie est de croître » affirme par contre, avec détermination Bernard Bouquet. « Avec une croissance de place et le recrutement de talents nouveaux ». Sandrine Delogu-Bonan en droit social et Helen Coulibaly-Le Gac en droit économique ont rejoint dernièrement le cabinet. Pas spontanément, un chasseur de têtes était à l’œuvre !
« Nous cherchons des rapprochements avec des gens qui nous ressemblent »
Bernard Bouquet
Sandrine Delogu-Bonan a fait son droit à Toulon et l’école d’avocat à Lyon. Elle a une longue expérience chez les big : PWC, CWA, CARLARA, EY, Fidal. « J’ai passé 17 années de ma carrière dans des grands réseaux et j’ai beaucoup appris notamment chez EY », nous dit-elle. Deux chasseurs de têtes l’avaient ciblé, l’un pour Maj, le réseau des avocats de Deloitte, l’autre pour BBLM. « Mon choix fut un coup de cœur, déclare-t-elle. Bernard Bouquet est visionnaire, nous avons de très beaux clients souvent plus gros que chez les big, je travaille sur le restructuring. Depuis six mois je suis agréablement surprise par les relations humaines et par la synergie entre les départements. »
Mais BBLM veut voir plus grand. « Nous cherchons des rapprochements avec des gens qui nous ressemblent » glisse Bernard Bouquet. Il est vice-président de l’association Prévention & Retournement, qui regroupe des professionnels de l’accompagnement des entreprises en difficultés, basée à Lyon et Marseille. Administrations, avocats spécialistes, banquiers des affaires spéciales, mandataires, se retrouvent pour des échanges pointus et lui permettent de bien connaître le terrain et ses confrères lyonnais. « Nous pourrions trouver un ancrage à Lyon » avoue-t-il avec gourmandise. Un “restructuring” rhodanien des cabinets d’avocats d’affaires est en vue.
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(1)Avec Myriam Angelier, avocate associée, spécialiste en propriété intellectuelle et Fabien de Saint-Seine, avocat associé spécialiste des fusions et acquisitions et du private equity.
2) L’accord amiable conclu entre le débiteur et ses principaux créanciers ainsi que les cocontractants habituels est soit homologué par le tribunal ou agréé par le président du tribunal de commerce qui lui donne force exécutoire.