Serge Magdeleine, nouveau directeur général du Crédit Agricole Alpes Provence, n’a pas eu « d’état de grâce » pour s’acclimater à sa nouvelle fonction: officiellement il est nommé à la tête de la caisse Alpes Provence au 1er mai 2020. Une nomination imprévue due au décès de Thierry Pomaret, le 17 novembre dernier à l’âge de 59 ans.
Lors d’une conférence de presse tenue jeudi 30 avril via Zoom, il a présenté l’action du Crédit agricole en cette période de crise sanitaire et économique. Sur les trois départements couverts par la caisse, les Bouches-du-Rhône, les Hautes-Alpes et le Vaucluse le PIB a chuté de 40 %. « Nous produisons ici, chaque année 60 milliards d’euros par an, soit 5 milliards par mois. À la sortie de la crise nous aurons, calcule Serge Magdeleine, détruit 8 milliards de PIB sur l’année, d’où l’importance de ce “pont aérien financier” mis en place par l’État qui vise à préserver l’appareil productif avec deux outils la pause sur les crédits et le Prêt garanti par l’État que nous distribuions massivement. »
3 300 dossiers déposés pour une somme de 300 millions € avec seulement 19 refus. 53 millions € versés
Le groupe Crédit Agricole a traité à ce jour, près de 100 000 demandes de crédit, il a distribué 20 milliards d’euros au plan national. Sur les trois départements Alpes Provence, 3 300 dossiers ont été déposés pour une somme de 300 millions d’euros avec seulement 19 refus. 53 millions d’euros ont été versés et les virements s’accélèrent : « Nous visons un délai de versement de 72 heures » affirme le DG. En moyenne, le crédit délivré est de 100 000 €. « Nous avons, précise Serge Magdeleine, inversé nos process, nous avons enlevé toute délégation de refus au réseau, le pouvoir de dire non est remonté à l’échelon supérieur, jusqu’à la direction générale, où nous examinons à la loupe les 19 rejets que nous avons à ce jour. Le réseau a toute délégation pour octroyer le plus rapidement les prêts ; tout est mis en place pour que nous soyons réactifs pour aider le plus vite possible nos professionnels. Et si malheureusement, aucune solution favorable n’était possible, alors le dossier est réétudié par la direction générale, qui seule peut refuser réellement le prêt avant réponse client.
Tous les secteurs économiques sont demandeurs : le secteur marchand, les CHR, le BTP, sauf les activités digitales qui manifestement sont en phase positive. Serge Magdeleine ne relève pas d’effet d’aubaine de la part des chefs d’entreprise : « Les clients ont une sorte d’auto-responsabilisation, ils sont modérés dans leur demande et ont bien intégré qu’il s’agit d’un crédit dont il faut prévoir le remboursement. »
Le Crédit Agricole est donc en pleine activité : « On tourne à plein régime, nous avons 89 process qui restent actifs », affirme Serge Magdeleine. Sur 2 261 salariés, 400 seulement sont absents pour cause de garde d’enfants, de fragilité ou de maladie.