Au lendemain de la publication lundi 4 mai d’un « guide relatif à la réouverture à la réouverture et au fonctionnement des écoles maternelles et élémentaires » de 56 pages par le ministère de l’Education nationale (voir en bas de page), les communes du territoire métropolitain sont plus que jamais divisées quant à la conduite à tenir concernant la réouverture des crèches et des écoles – prévue à partir du 11 mai par le gouvernement. A l’image du maire PCF de Martigues Gaby Charroux, certains édiles entendent en effet ne pas permettre la réouverture des groupes scolaires sur leur territoire communal.
Marseille, Aix, La Ciotat, et Miramas organiseront la rentrée des classes le 11 mai
A Marseille, pour le maire Jean-Claude Gaudin (LR), « tout est prêt » pour la réouverture des écoles, déclare-t-il dans une vidéo publiée sur Youtube le lundi 4 mai, détaillant les mesures qui seront prises pour appliquer le protocole sanitaire du ministère : « La désinfection quotidienne de tous les locaux scolaires et leur approvisionnement en produits d’hygiène, l’élargissement des plages d’accueil le matin et des temps de cantine, les marquages au sol de distanciation physique, le dépistage systématique des agents municipaux et leur dotation en masques, thermomètres et autres équipements de protection… ». Il juge également que « tout est prêt aussi pour accueillir 950 enfants, par groupes de 10 et dans des conditions de sécurité sanitaire équivalentes, au sein de nos crèches ».
A Aix-en-Provence, la maire LR Maryse avait fait savoir dès le samedi 30 avril, dans une vidéo également publiée sur Youtube, sa volonté « d’appliquer à la lettre la décision gouvernementale », non sans émettre quelques réserves : « Si je comprends mal la décision de rouvrir les écoles, je mettrai en place toutes les mesures et préconisations pour que cette rentrée se passe le mieux possible pour les familles ». Même volonté affichée du côté de la Ciotat. Via sa page Facebook, la Mairie dirigé par Patrick Boré (LR) a fait savoir mardi 5 mai sa volonté de « travailler, en appui de l’Éducation nationale, à la réouverture des écoles selon le protocole défini par le Gouvernement. Le nettoyage des différents sites sera accentué afin de garantir la sécurité sanitaire de nos enfants ».
Enfin, dans l’édition du journal La Provence du lundi 4 mai, Frédéric Vigouroux s’est ajouté à la liste des maires favorables quant à l’opportunité de rouvrir les écoles à partir du 11 mai. Il y affirme que la rentrée des classes se fera « en toute sécurité », et décrit les mesures qui seront prises : désinfection des locaux scolaires et des cantines, le port de protections par les enseignants (gants, masques et visières notamment) ou encore mise à disposition de gel hydro-alcoolique.
Une fronde s’organise parmi les communes récalcitrantes
Néanmoins, la réouverture des écoles dès le 11 mai n’est pas du goût de tous les maires. Dans le sillage de Gaby Charroux, maire PCF de Martigues pour qui « il n’est pas possible d’assurer en toute responsabilité la réouverture des écoles » de sa commune, d’autres maires ont manifesté leur intention de ne pas obtempérer aux consignes du gouvernement.« Il est inconcevable que mes deux petites-filles aillent pour l’une à la crèche, pour l’autre, à la maternelle. Elles n’y retourneront pas avant septembre » déclare ainsi Eric Le Dissès, le maire de Marignane, dans une vidéo du 3 mai. « Je prends la responsabilité à la place des parents, qui sont angoissés, qui hésitent. Moi je n’hésites pas, je ne rouvrirai pas les crèches de la commune » déclare-t-il, sans toutefois évoquer le cas des écoles.
Du côté de Gardanne, la Mairie évoque dans un texte intitulé « Ecoles : pas de réouverture le 12 mai », publié sur le site web de la commune « trop d’incertitudes à lever au regard des informations connues à ce jour », et indique ainsi à ses habitants que : « [leurs] enfants ne pourront être accueillis le 12 mai ». « La sécurité sanitaire des enfants et de tous les personnels fréquentant les établissements demeure une priorité. Les services de la Commune, en concertation avec les représentants de l’éducation nationale, se réuniront et évalueront dans les jours à venir les conditions d’une éventuelle reprise scolaire » précise ensuite l’administration dirigée par le maire PCF Roger Meï.
« Renouer avec le système scolaire avant la période estivale constitue une hérésie »
Claude Filippi
Même son de cloche chez Georges Cristiani, maire sans étiquette de Mimet et président de l’association Maires de Provence. « Je vais prendre un arrêté de fermeture temporaire sur ma commune » déclare-t-il dans des propos rapportés par La Provence, indiquant : « Je ne suis pas contre un retour des écoliers en classe mais j’attends que les conditions prophylactiques nous permettent de le faire dans les meilleures conditions ». A Ventabren, le maire Claude Filippi exprime une position encore plus radicale : « [Le groupe scolaire] restera fermé jusqu’à la rentrée de septembre et j’en assume pleinement la responsabilité. Renouer avec le système scolaire avant la période estivale constitue une hérésie » dit-il, dans la même édition de La Provence.
Le maire de Sausset-les-Pins, Bruno Chaix a lui décidé de reporter la rentrée sans fixer de date. Il juge que « les conditions de fonctionnement draconiennes sont inapplicables : classe par demi-effectifs, pas de récréation, pas de cantine, repas pris en classe, sens unique de circulation, lavage des mains permanent…»
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