Avec le ralentissement de l’économie mondiale, le grand port maritime de Marseille-Fos (GPMM) voit son trafic baisser depuis le début du confinement : « Les répercussions sur le niveau d’activité de la place portuaire sont désormais nettes », avoue le GPMM dans un communiqué diffusé le 27 avril.
Un quart de navires en moins au port de Marseille
Contactée par Gomet’, la direction du port indique avoir accueilli en moyenne 18 navires par jour contre 25 en temps normal pendant le confinement. Sur les bassins Ouest, le port de Marseille observe une baisse de 25 % du nombre d’escales sur les premières semaines d’avril 2020 par rapport à 2019. Les données des trafics varient fortement selon les activités et les semaines : « Le trafic de vrac liquide reste conforme aux prévisions dans un contexte de baisse de la demande et de stocks importants. Notre situation de troisième port pétrolier au monde nous permet d’accueillir dans des conditions de sécurité respectées, ces navires en attendant qu’ils soient opérés », indique le GPMM. Concernant le trafic conteneur, la baisse a été marginale en mars et plus sensible en avril. « Pour autant, il faut là également prendre en compte le temps de redémarrage de l’activité dans les usines chinoises, concomitante avec la baisse de la demande européenne et américaine. Les économies vont bientôt à nouveau consommer, la demande reprendre et les acteurs portuaires seront prêts », assure le port.
Les navires passagers restent à quai
Côté passagers, le trafic est suspendu compte tenu des restrictions gouvernementales et de l’application des règles sanitaires. « C’est l’activité la plus touchée », prévient le GPMM. Pour les ferries, la desserte du Maghreb a été interrompue en début de confinement. Quant à la Corse, seul le trafic de remorques est maintenu pour assurer le ravitaillement de l’île. La croisière est également totalement à l’arrêt car les compagnies ont suspendu leur activité.
Le niveau d’activité de vracs solides, lui, se maintient, largement porté par la filière agricole et notamment le trafic de céréale : « Dans ce contexte de crise sanitaire et économique, on observe en effet une demande agro-alimentaire soutenue. Cette forte demande vise à répondre aux besoins d’approvisionnement du plus grand nombre en denrées alimentaires et à assurer des débouchés à nos industries agroalimentaires », explique le port.
Enfin, pour soutenir les entreprises du BTP, le port essaye de maintenir ses grands chantiers : « Aucune décision générale d’interruption n’a été prise. Toutefois, les chantiers ont pu être arrêtés à la demande des entreprises lorsqu’elles rencontraient des difficultés d’organisation ou d’approvisionnement liées à l’épidémie. Aujourd’hui, la reprise progressive des chantiers est en cours et le Port se tient aux côtés des entreprises qui souhaitent procéder au redémarrage », précise le GPMM.
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