Après un an sans assurance quant à son avenir, le monde de la culture se fait entendre. À Paris d’abord, puis dans diverses villes de province et enfin, à Marseille depuis vendredi 12 mars dernier, le mouvement de protestation, porté par le hashtag #OccupationPartout prend de l’ampleur.
Une dizaine d’artistes, intermittents et professionnels du spectacle vivant ont débuté le 12 mars l’occupation du Zef – ex-théâtre du Merlan. Les occupants n’ont pas de lien spécifique avec le théâtre. Prise au dépourvu, l’équipe soutient néanmoins les revendications, qui dépassent la demande de réouverture et concerne aussi le statut des intermittents et la réforme chômage. Le Zef accueille toujours un public restreint d’étudiants et résidents et assure respecter le couvre-feu, les gestes barrières et les jauges (10 personnes à l’intérieur, les AG à l’extérieur).
Dans le sillage du Zef, La Criée est à son tour occupée depuis lundi 15 mars. Dans un communiqué, sa directrice Macha Makeieff appelle à écouter « la jeunesse, les étudiants, les jeunes artistes de l’ERACM (École régionale d’acteurs de Cannes et Marseille) avec qui nous partageons les principales revendications qu’ils ont inscrites dans un manifeste clair et généreux ».
Dimanche dernier, ce sont les cinémas le Gyptis (Belle de Mai) et la Baleine (Cours Julien) qui ont à leur tour protesté et, suivant un mouvement national, ont rouvert leurs portes le temps d’une projection gratuite et limitée en termes de jauge, pour des raisons de respect du protocole sanitaire.
Le Printemps Marseillais lance un manifeste pour la culture
La majorité municipale se saisit à son tour de la problématique et a publié son manifeste de soutien au secteur de la culture. Le Printemps Marseillais, représenté par l’adjoint à la culture Jean-Marc Coppola et les adjoints à la culture de secteurs, demande « un état d’urgence culturel », visant à aider le secteur, qui subit de plein fouet la crise sanitaire depuis maintenant un an. Il demande à l’État, aux collectivités, aux acteurs du monde associatif et aux entreprises mécènes de s’engager pour rendre à Marseille une stature de « grande capitale culturelle européenne, française et méditerranéenne ».
Agnès Freschel, ex-directrice de rédaction du magazine culturel local Zibeline et désormais adjointe à la culture du premier secteur et élue métropolitaine ajoute, dans un mail partagé à différents contacts : « La culture joue un rôle fondamental dans nos vies. Elle est un bien commun essentiel pour notre liberté de penser, de nous émouvoir, de nous rencontrer. La crise sanitaire a révélé cette évidence que les crises successives des dernières décennies avaient déjà mise en lumière. La fermeture des lieux culturels, injustifiée, incompréhensible et injuste, nous prive de ce lien social d’exception ».
Ce week-end, le mouvement #OccupationPartout s’étend à toute la France : des rassemblements culturels seront organisés par les acteurs culturels pour demander une meilleure prise en compte de la situation du secteur.
Liens utiles :
> Retrouvez l’actualité culturelle dans notre rubrique city guide.
> Le Manifeste du Printemps Marseillais