L’industriel indien Electrosteel implanté à Arles a déposé un dossier de subvention au plan de relance pour financer un projet d’usine de canalisations à 40 millions d’euros. Il recherche pour cela un terrain de 60 000 mètres carrés minimum pour lancer cette activité au potentiel de plus de 200 emplois nouveaux.
A l’ombre du géant ArcelorMittal, un autre industriel indien méconnu du grand public grandit doucement mais sûrement sur le territoire métropolitain. Le fabricant de canalisations Electrosteel emploie aujourd’hui une cinquantaine de personnes sur son site arlésien qui abrite le siège de sa branche Europe. A la faveur du Plan de relance, il espère très bientôt multiplier ce chiffre par cinq avec une nouvelle usine de production de tuyaux.
De l’Estaque à Arles, Electrosteel a construit sa croissance en Provence
Sans rivaliser avec les dizaines de milliard d’ArcelorMittal, Electrosteel n’est pas non plus un petit poucet. Implanté dans plus de 90 pays, le groupe réalise un chiffre d’affaires de 700 millions d’euros et emploie 4 500 personnes. Il a débarqué dans la région en 2001 avec l’installation de sa filiale Europe à l’Estaque sur un site d’abord modeste de 5 000 mètres carrés. Très vite, son implantation sur le Grand port maritime s’avère payante et face à l’augmentation des besoins, il déménage à Port-de-Bouc pour s’étendre sur 15 000 mètres carrés. Mais c’est en 2006 qu’Electrosteel prend réellement son essor en s’installant sur un ancien dépôt de carburant militaire à Arles.
Avec 30 000 mètres carrés, l’entreprise peut augmenter sa capacité de stockage et lancer une activité industrielle avec les revêtements des canalisations. « On a commencé par faire des revêtements en polyéthylène sur nos tuyaux pour les protéger et aujourd’hui, on veut proposer de nouvelles techniques », explique Cyrille Hahang, le directeur général d’Electrosteel France.
Il vient de lancer la construction d’un nouvel atelier de 2 000 mètres carrés pour la réalisation de revêtements en béton sur ses canalisations en fonte. « Un produit qui intéresse notamment beaucoup l’Allemagne », précise le patron mais il trouve également un sens particulier pour les chantiers marseillais « où le sol est particulièrement agressif », ajoute-t-il. La Société du Canal de Provence s’est montrée très intéressée par ce produit et discute avec le groupe indien pour lui acheter des canalisations protégées par le béton.
Pour ancrer cette nouvelle activité, Electrosteel investit deux millions d’euros et crée 30 nouveaux emplois. Le nouvel équipement doit être prêt pour le mois de septembre et sa capacité de production doit monter en puissance progressivement démarrant avec 20 kilomètres de tuyaux puis le double dès l’an prochain. Le groupe estime qu’il génèrera 3,5 millions d’euros supplémentaires. Un gain non négligeable pour la division française qui a réalisé 68 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier. Mais sans commune mesure avec son autre projet phare : la création d’une grande usine de canalisations sur place pour relocaliser la grande majorité de la production aujourd’hui faite en Inde.