L’entreprise s’est mise en position de passer au papier, 90 % des produits en sont dorénavant issus, mais surtout du papier issu de forêts bien gérées. À ce jour 90 % de la fabrication propre des ateliers de Marseille affiche la certification PEFC[1]. Pour les produits achetés, Michel Milhe a l’ambition de sélectionner des usines de fabrication clairement identifiées de connaître la provenance des bois utilisés et d’ici 5 ans d’avoir des approvisionnements issu de forêts gérées sous label FSC. [2]
2000 produits différents en stock
Milhe & Avons offre une palette de 2000 produits que les 17 commerciaux proposent à une clientèle essentiellement de proximité, 4 000 clients actifs. « Nous aimons grandir avec nos clients comme la boulangerie de Bernard Blachère et de sa fille Marie, ouverte à Salon de Provence en 2004. » Et ça n’est pas rien : les 500 boulangeries Marie Blachère en propre et en franchise vendent plus de 200 millions de baguettes par an enveloppées du papier Milhe & Avons. Aujourd’hui les massifs rouleaux de papier d’emballage pour les pains Marie Blachère s’alignent dans les stocks du 13ème arrondissement.
L’entreprise a trois lignes de fabrication dans ses 10 000 m2 d’ateliers installés depuis 35 ans dans le 13ème : les sacs en papier avec anse torsadée en papier, le papier de contact alimentaire (style boucherie ou boulangerie) et les sacs plastiques réutilisables d’une épaisseur supérieure à 50 microns. Ce qui représente 70 % des ventes. Mais l’originalité de l’offre est d’abord de répondre avec créativité et réactivité au client : « L’emballage, plaide Michel Milhe doit valoriser le produit, d’où notre baseline : l’emballage à votre image ».
L’offre sur catalogue des 2000 produits se fait sur stock, un stock de 2 millions d’euros et la logistique est devenue le second poste de charges après les salaires. Avec le passage du plastique au papier, la clientèle a évolué de la grande distribution (60 %), devenue minoritaire (8 %), vers les boutiques de luxe, les commerçants spécialisés, la vente à emporter. Et si Michel Milhe n’a pas le droit de communiquer sur ce sac blanc et classieux, sachez que la boutique officielle de l’Élysée a choisi le Cabas Massilia pour ses visiteurs.
Michel Milhe et ses fils pratiquent l’économie circulaire tranquille : « Nous sommes revenus à ce que faisait notre entreprise il y a 140 ans »… Avec des machines plus performantes. Avec la pandémie, l’entreprise s’est mobilisée[3]. Elle a bénéficié du retour vers le commerce de proximité et la restauration à emporter. Les 95 salariés sont à leur poste et le chiffre d’affaires de 2020 sera stable à 26 millions d’euros. Tranquille, mais déterminé : « Nous sommes partis en vrille », affirme le manager dans une colère froide en alignant les consommations de pétrole, la folie des transports aériens et la lenteur de nos mutations. Le programme « Entreprise engagée pour la nature, act4nature[4] » piloté par l’Office français de la biodiversité (OFB), l’intéresse et la relève des quadras de la famille lui donne le temps de mettre la société en phase avec ses « valeurs écologiques et humaines ».
[1] PEFC : Le Programme de reconnaissance des certifications forestières (PEFC) est une certification forestière privée qui promeut la gestion durable des forêts. PEFC est le premier système de certification forestière en termes de surfaces forestières certifiées et la première source de bois certifié au monde. La certification PEFC repose sur un processus de concertation et de consensus entre propriétaires forestiers, entreprises de transformations du bois, associations de protection de la nature et usagers de la forêt.
[2] Le Forest Stewardship Council (FSC, Conseil de Soutien de la Forêt) est un label environnemental, dont le but est d’assurer que la production de bois ou d’un produit à base de bois respecte les procédures garantissant la gestion durable des forêts. Dans la mesure où la gouvernance de ce label se fonde sur trois collèges qui à parts égales (en nombre de voix) traitant les trois questions de qualité et performances environnementales, sociales et économiques, le FSC est considéré comme un écolabel, mais aussi comme éco-socio-label.
[3] L’entreprise s’est associée notamment à l’association Gourméditerranée, une action de solidarité avec 500 repas par jour livrés aux soignants, aux personnes démunies ou fragilisées.
[4] Le programme « Entreprises engagées pour la nature-act4nature France » a pour ambition d’engager les entreprises en faveur de la biodiversité. Il vise à faire émerger, reconnaître et valoriser des plans d’actions de structures qui, indirectement ou directement, ont un impact majeur sur la biodiversité tout en étant dépendantes d’un certain nombre de services rendus par la nature.