Le mois de janvier est là et entraîne toute une salve de vœux politiques. La présidente de la Métropole et du Département Martine Vassal a ouvert le bal, lundi 8 janvier. Ce jeudi 11 janvier, c’était au tour du maire de Marseille de présenter ses vœux et surtout sa feuille de route pour les trois ans de mandat à venir. Un rituel qui s’est déroulé depuis l’immeuble du 42 La Canebière, un bâtiment historique de la ville. Benoît Payan réitère d’abord les avancées de mi-mandat : le plan Marseille en grand, le renforcement de la police municipale, ou encore la rénovation des écoles…
Parmi les « grandes » annonces pour la suite, l’édile souhaite mettre sur pied une équipe municipale dédiée à l’élaboration d’un « grand plan pour le centre-ville », pilotée par un directeur général sous l’autorité directe du maire. « Ce plan viendra en appui des actions menées par la Métropole (compétente en matière de voirie, ndlr) pour transformer le centre-ville », poursuit Benoît Payan.
Une antenne de la police municipale sur la Canebière
Parmi les aspects ciblés par le maire, la sécurité, qu’il entend renforcer en créant notamment une antenne de police municipale de proximité au 42 La Canebière, bâtiment historique appelé par les Marseillais la “Maison du Figaro”, propriété de la Ville, qui abritait déjà des services culturels. « D’autres antennes de police municipale de proximité suivront dans le centre, mais aussi au Sud et au Nord. »
Benoît Payan entend aussi végétaliser davantage le centre-ville et cite en exemple les jardinières du Vieux-Port : « Ces jardinières, ce n’était pas à nous de les installer et la Métropole y était opposée. Pourtant, nous l’avons fait », illustre-t-il.
Difficile, cependant, de savoir concrètement ce que comprendra ce grand plan centre-ville, ni ses aboutissements sur le court terme. Interrogé par Gomet’ sur ce dernier point, Benoît Payan reste vague : « Je ne sais pas si ce sera en 2024 (les concrétisations, ndlr). […] Il nous faut encore établir un périmètre, réfléchir à comment apaiser l’espace public. Cela passe par la police, certes, mais il faut aussi réfléchir à un urbanisme transitoire, à la problématique du stationnement anarchique, pour faire venir de nouvelles enseignes. […] Mais cela ne se fera pas en un mois. » Sur le papier donc, le plan est encore flou …
Cité judiciaire à Euroméditerranée : « Chacun doit prendre ses responsabilités ! »
Rien ne précise non plus si ce plan prendra en compte la délocalisation future de la cité judiciaire, à l’horizon 2028, vers Euroméditerranée … Une situation fortement décriée par le monde judiciaire mais aussi par le monde économique, qui craint des conséquences néfastes pour l’économie du centre-ville, à commencer par le président de la Chambre de commerce et d’industrie Jean-Luc Chauvin. Avant que l’annonce soit faite, la mairie de Marseille avait également fait part de son souhait de voir perdurer la cité judiciaire en centre-ville.
Interrogé à nouveau sur ce sujet à l’issue de ses vœux, Benoît Payan dit prendre acte : « Le gouvernement, soutenu par la Région Sud et la Métropole a fait un choix. Je n’ai pas la main sur ce gouvernement. […] J’avais proposé deux espaces dans des écoles [pour accueillir la cité judiciaire] mais le ministre de la Justice (Eric Dupond-Moretti, ndlr) m’a dit que ce n’était pas possible », relate-t-il, résigné.
Relancé par Gomet’ sur les solutions que la mairie pourrait mettre en place, notamment dans le cadre de son plan centre-ville, pour venir en aide aux commerçants dans ce contexte, l’élu s’agace : « C’était au ministère de le faire. Chacun doit prendre ses responsabilités. Moi, je suis républicain et je m’alignerai sur les décisions prises. Si certains ont fait des promesses de gascon au président de la CCI, qu’ils s’alignent dessus ! » gronde Benoît Payan, en ciblant indirectement le ministère mais aussi la Métropole et la Région. Il faudra donc encore attendre pour voir le nouveau visage du centre-ville de Marseille …
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