Masshylia est revu à la hausse par ses maîtres d’ouvrage. Le méga-projet de production d’hydrogène vert par électrolyse de l’eau à partir d’énergie photovoltaïque, porté depuis janvier 2021 par TotalEnergies et Engie, à Châteauneuf-les-Martigues, sur la plateforme de La Mède, va tripler sa capacité de production.
Initialement prévu pour une production maximale de 15 tonnes d’hydrogène bas carbone par jour, le rendement quotidien de Masshylia pourrait finalement atteindre les 50 tonnes, avec l’installation d’un électrolyseur d’une capacité de 120 MW – contre 40 MW à l’origine. Cette puissance électrique sera issue à environ 70% d’électrons verts, obtenus à partir d’énergie photovoltaïque, et à 30% du mix actuel, majoritairement nucléaire.
Masshylia promet d’éviter 100.000 tonnes de CO² par an
L’électrolyseur sur site sera en effet alimenté par plusieurs fermes solaires. De quoi décarboner, en partie, les activités de la bioraffinerie de Total La Mède, productrice de carburants. La nouvelle mouture de Masshylia promet d’éviter le rejet de 100 000 tonnes de CO² par an – contre 15 000 tonnes au départ.
Pour assurer une fourniture en continue d’hydrogène renouvelable à l’usine, Masshylia va développer une solution de stockage sur site. Les deux porteurs de projet vont également s’appuyer sur un logiciel de pilotage pour adapter en temps réel la production d’hydrogène en fonction de la production des fermes photovoltaïques.
La mise en service de Masshylia repoussée en 2026
Annoncée le 9 mars, lors de la conférence annuelle de l’Union française des industries pétrolières énergies et mobilité (Ufip), cette reconfiguration n’est pas sans conséquences. Elle va engendrer de nouvelles études de faisabilité, et des infrastructures supplémentaires, qui retarderont l’ouverture de l’usine. Prévue dans un premier temps à horizon 2024, l’unité Masshylia devrait finalement être mise en service d’ici 2026.
L’investissement prévu sera « très largement dépassé »
Le montant réel de l’installation, estimé à l’origine à près de 100 millions d’euros sera « très largement dépassé », nous explique Jean-Michel Diaz, le directeur régional de TotalEnergies. Selon Energynews, des demandes de subventions ont d’ailleurs été déposées par les deux énergéticiens Total et Engie, auprès des autorités publiques françaises et européennes (notamment à travers le dispositif de soutien IPCEI), afin qu’elles soutiennent financièrement le projet. « À ce stade, la décision d’accompagnement pour ce projet n’a pas été publiée », précise Jean-Michel Diaz.
Liens utiles :
> [Dossier] Masshylia : l’alliance du photovoltaïque et de l’hydrogène au service de l’industrie
> Masshylia : le méga-projet d’hydrogène vert de Total et Engie à La Mède
> [Dossier] Marseille-Fos : le laboratoire de l’industrie décarbonée se rêve en capitale française de l’hydrogène vert