Un atout économique et culturel : valoriser les services rendus par la nature
La nature prodigue gratuitement un grand nombre de services, sachons systématiquement les valoriser :
- Les services d’approvisionnement par le maintien ou la reconquête d’une agriculture traditionnelle et biologique de proximité.
- Les services de régulation par la lutte contre l’érosion des sols et les inondations. Les espaces naturels constituent des atouts indéniables d’amortisseurs face aux effets du changement climatique. C’est particulièrement le cas des zones humides, dont les deux tiers ont disparu au cours du dernier siècle, qui régulent les crues, soutiennent les étiages et atténuent les canicules. Il est plus efficace et économique de développer des solutions fon- dées sur la nature, comme dans la lutte contre l’érosion des sols, des berges ou du littoral, plutôt que d’opter pour des ouvrages artificiels qui cloisonnent et appauvrissent les fonctionnalités de milieux sans ga- rantir à long terme leur efficacité.
- Les services culturels favorables aux activités de loisirs en nature et à l’écotourisme. Les paysages naturels constituent l’identité d’un territoire qu’il convient de préserver et renforcer. Protection des paysages et protection de la biodiversité sont étroitement liées de par une nécessaire cohérence d’ensemble et des fonctionnalités associées. Havres de ressourcement, source d’inspiration, nature et culture ont vocation à se nourrir l’un l’autre. Pourquoi ne pas lancer des concours de poèmes, de peinture, de photographie témoignant d’un regard original ou d’une émotion. Les espaces naturels peuvent accueillir des initiatives va- lorisant les arts vivants ou du land art. La conservation de la nature n’est pas antinomique avec la création artistique.
Une exigence d’aménagement du territoire communal : comment intégrer les enjeux environnementaux
Trop souvent le volet environnemental du Plan local d’urbanisme se raccroche à un document déjà bien avancé, une fois les zones à aménager et les servitudes de transport établies. Cette méthode de travail a conduit à réduire l’expression de la nature à des enclos dispersés, qui perdent toute leur fonctionnalité et à terme leur pérennité, pour se réduire à devenir des parcs périurbains. Il convient d’initier une démarche projet s’appuyant sur une intention politique : quel niveau d’ambition environnementale pour mon PLU ? Dès la phase diagnostic, les espaces naturels sont à considérer comme une composante à part entière et seule une approche systémique garantira la nécessaire fonctionnalité des espaces naturels terrestres, littoraux et marins, tenant compte des trames vertes et bleues et des corridors écologiques qui sont par ailleurs des éléments structurants du paysage. Il s’agira de protéger avant tout l’intégrité et le potentiel évolutif et adaptatif des écosystèmes.
Chaque commune est appelée à contribuer à la transition écologique et à contrer les causes de régression de la biodiversité : destruction, dégradation et fragmentation des espaces naturels, surexploitation des ressources, pollution de l’eau, de l’air et des sols, diffusion d’espèces envahissantes, effets du changement climatique… Ces enjeux touchent aux modes d’aménagement, à la préservation ou à l’amélioration des identités paysagères, du cadre de vie, des espaces publics… Cela consiste également à mettre en place les conditions permettant de s’assurer que les territoires, via notamment leurs documents d’urbanisme, tiennent compte des continuités écologiques et des réservoirs de biodiversité. Cela passe aussi par une exigeante sobriété foncière et la fin de l’artificialisation des sols.