La crise de la Covid-19 a révélé le manque d’indépendance de la France sur de nombreuses industries médicales : les masques, le gel hydroalcoolique, les traitements… Le diagnostic est aussi un enjeu majeur avec les besoins croissants de tests de dépistage. Et les entreprises locales sont plutôt performantes en la matière. Xrapid, C4Diagnostics, Medisur… les exemples ne manquent pas pourtant, elles peinent souvent à trouver le marché. « C’est la priorité numéro un : offrir un accès au marché aux entreprises innovantes du diagnostic », insiste Emilie Royère, la directrice générale du pôle de compétitivité Eurobiomed interrogée par Gomet’. Elle avait été l’invitée de la rédaction en avril dernier, pour parler déjà de ces sujets.
Consciente de cet enjeu, elle a commencé à travailler sur ce sujet depuis 2012 avec Euromediag. Aujourd’hui, elle va plus loin en lançant une grande filière nationale du diagnostic in vitro avec deux autres pôles de compétitivité (Medicen et Lyonbiopole), le syndicat de l’industrie du diagnostic in vitro (SIDIV), le groupe Biomérieux et plusieurs PME dont la marseillaise HalioDx.
Plus d’un milliard et demi d’euros de CA
Vendredi 25 septembre, les partenaires dévoileront la stratégie et les ambitions de cette nouvelle filière industrielle à l’occasion d’un webinaire. Les entreprises françaises du diagnostic in vitro pèsent déjà 1,6 milliard d’euros de chiffre d’affaires mais en réalisent 86% à l’export. Malgré tout, elles sont créatrices d’emplois pour les territoires avec 14 300 salariés dont 31% en production et 15% en recherche et développement. Parmi les premiers chantiers évoqués, les membres de l’alliance évoque « la mise en place d’un Small Business Act permettant de faciliter l’accès aux marchés publics aux PME françaises et européennes du diagnostic médical », avance Vincent Fert, le P-dg d’HalioDx.
Selon Emilie Royère, cette structuration en filière va également permettre la création de nouveaux services pour les entreprises. Elle cite « l’accompagnement sur les questions règlementaires, les relations avec les institutions publiques et le financement sur les appels à projets mais aussi la recherche de capitaux en fonds propres ». La filière nationale du diagnostic in vitro s’est dotée d’un comité de pilotage qui se réunira tous les trimestres pour valider les orientations stratégiques et organiser la mutualisation des services et compétences. « On veut en finir avec le « diagnostic compagnon » et enfin, être reconnue commune filière industrielle à part entière », conclut la directrice d’Eurobiomed.
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