L’effondrement de la rue d’Aubagne a été un révélateur, « mais nous continuons à prendre le problème à l’envers. On ravale 3 000 façades avec de l’argent public (financement du plan centre-ville confié à la Soleam qui couvre 50% de la facture) mais on ne s’est pas assuré que les immeubles repeints sont structurellement solides » dénonce la Fnaim. « À Marseille, on a saupoudré » regrette le président Didier Bertrand. Il propose qu’à l’instar du ravalement de façade le diagnostic structure soit subventionné à 50 %.
Pour un bien en vente, 10 acquéreurs potentiels !
Le résultat est un marché éclaté et tendu avec une faible attractivité. Selon le vécu des professionnels, il existe une demande forte de ménages en recherche de T2 à T4 avec extérieur, mais insiste François Xavier Guis, vice-président de la Fnaim, avec une proximité des transports, des services, la sécurité et des charges et une taxe foncière raisonnables. La question des charges, qui ont augmenté de 7,56 % en 10 ans, est devenue un critère discriminant de choix dès le premier appel en agence des clients à l’accession. Les propriétaires vendeurs retardent la mise en vente de leurs biens dans la crainte de ne pas retrouver le logement adéquat ; cela conduit à un blocage du marché à défaut de produits et de mise en vente. Certains professionnels de l’immobilier n’hésitent pas à dire que pour un bien en vente, ils ont jusqu’à 10 acquéreurs potentiels. Résultat aussi de ce marché tendu, les acquéreurs négocient peu : de 2 à 4 % de marges de manœuvre pour les ventes mises en agence, soit 70% des ventes.
Un marché immobilier domestique
Cette pénurie de l’offre est principalement due à la désorganisation du territoire métropolitain. « Les prérogatives de la métropole ne fonctionnent pas » déplore la Fnaim, « se déplacer est un enfer ». De fait contrairement aux idées reçues le marché est surtout un marché domestique avec des primo-accédants (30 % des acquéreurs) et un retour de l’investissement locatif qui a été multiplié par 4 en 4 ans avec 20 % des ventes. Les « secundo accédants » représentent la moitié du marché. Peu d’étrangers, peu de parisiens, 70% des acquéreurs sont marseillais, 15% proviennent du département, 4% de la région Provence Alpes Côte d’Azur, 5% d’Ile de France, 6% du reste de la France. Le marché buccorhodanien reste globalement dynamique avec une hausse de 5,5 % des transactions et près de 40 000 ventes immobilières, mais un taux de rotation limité à 2,8 %.