La Fondation Vasarely à Aix-en-Provence marche en funambule depuis la crise sanitaire qui a engendré de grandes difficultés économiques. Pierre Vasarely, petit-fils du peintre Victor Vasarely et président de l’établissement dédié à la création de son grand-père, prend position dans une newsletter du 3 mars pour inciter l’État à « faire financer les charges fixes des fondations ». Malgré le soutien des acteurs institutionnels locaux, la Fondation est aujourd’hui menacée de fermeture si le gouvernement ne renforce pas son action.
Pierre Vasarely demande une aide de 100 000€ par mois
Dans un entretien à Gomet’, Pierre Vasarely assure devoir financer des charges fixes « à hauteur de 100 000 euros par mois » pour financer les salaires (14%), l’électricité et la restauration des œuvres. Les activités de ventes d’œuvres et les prêts aux expositions épongent une partie des charges fixes, mais cela ne suffit pas estime M. Vasarely. Le président de la Fondation demande « un alignement de l’État pour les fondations privées en France » aux mesures prises pour les entreprises réalisant un million d’euros de chiffre d’affaires par mois. Selon lui, plus l’État se positionnera fortement, plus les collectivités locales suivront.
« Les équipes de la Fondation restent pro-actives dans la recherche de financements privés. »
Pierre Vasarely, président de la Fondation Vasarely
Pierre Vasarely tient à rappeler que la Fondation ne compte pas uniquement sur les fonds publics pour sortir la tête de l’eau. En effet, les équipes « restent pro-actives dans la recherche de financements privés ». Plusieurs particuliers et entreprises privées se sont prononcés depuis mars 2020 pour devenir mécènes de la Fondation. Néanmoins, ils souhaitent garder l’anonymat pour le moment.
50 ans de mission d’utilité publique soutenue par le député Laqhila
Mohammed Laqhila, député des Bouches-du-Rhône, soutient Pierre Vasarely. L’élu a adressé une missive au gouvernement affirmant que « seule l’intervention de l’État peut assurer la pérennité de l’activité de la Fondation ». Pour accélérer les choses, le député annonce vouloir organiser prochainement une visite avec Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture et Nadia Hai, la ministre déléguée chargée de la Ville, pour « qu’elles se rendent compte d’elles-mêmes du déchirement et du gâchis que représenterait une telle fermeture » écrit-t-il.
Reconnue d’utilité publique depuis plus de 50 ans, la Fondation Vasarely est implantée dans un des quartiers prioritaires de la ville (QPV) d’Aix-en-Provence. Le député Laqhila pointe l’importance de la politique menée par la Fondation qui contribue « directement et indirectement à l’égalité des chances et à l’égal accès de nos concitoyens à la culture ». En ce sens, Pierre Vasarely martèle la mission d’intérêt général de la Fondation qui reçoit « plus de 10 000 enfants chaque année » autour d’activités de médiations culturelles.
Repères :
La Fondation Vasarely est érigée entre 1971 et 1976 par le peintre hongrois Victor Vasarely, père de l’art optique. « La cité polychrome du bonheur », comme il l’appelle, est emblématique de son art contrasté qui mêle des cercles dans des carrés et du noir dans du blanc. Consacrée Monument Historique en 2013, l’institution bénéficie aujourd’hui de l’appellation « Musée de France » et accueille 100 000 visiteurs par an.
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