D’une façon plus générale, comment voyez-vous l’année 2021 ?
Le redémarrage de l’économie va être très fort
Pierre Grand-Dufay
Pierre Grand-Dufay : A l’exception des secteurs directement impactés par le Covid aux premiers rangs desquels figurent l’hôtellerie, la restauration, le tourisme et l’évènementiel, l’activité a repris. Les carnets de commande sont bons et les perspectives encourageantes. Le redémarrage de l’économie va être très fort, l’Asie et les Etats-Unis sont déjà sur une tendance de 10% de croissance pour l’année 2021 et le commerce mondial bat son plein. Certaines filières comme le numérique, la transition énergétique et les services en général sont porteurs d’une croissance très forte.
Arnaud Chiocca : Nous commençons effectivement à entrevoir des signaux positifs pour l’avenir de notre économie. Celle-ci sera tirée vers le haut par de nouveaux business models qui émergent mais aussi par de nouvelles valeurs. Les critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance, NDLR) deviennent déterminants pour l’avenir de notre Société, et présents dans tous les métiers. Nos prochains investissements et nos prochains fonds seront pleinement concernés par cette thématique.
Les entreprises auront-elles pour autant les moyens d’investir pour financer la croissance ?
Les fonds régionaux sont les mieux placés pour financer cette croissance.
Arnaud Chiocca
Pierre Grand-Dufay : Vous posez la bonne question en effet car la dette n’est pas suffisante pour financer la croissance, même si grâce aux PGE, aux reports de charges et au chômage partiel, les trésoreries des entreprises ont été épargnées, pour la plupart d’entre elles. Pour financer la relance, les transitions digitales et énergétiques, il faut des fonds propres ; et c’est là que les fonds d’investissement ont un rôle déterminant à jouer.
Arnaud Chiocca : Nous pensons en effet que les fonds d’investissement, et particulièrement les fonds régionaux sont les mieux placés pour financer cette croissance. Nous sommes sur le terrain, au plus près des dirigeants et pleinement concernés par l’économie de notre territoire. Nous sommes habitués à identifier les métiers d’avenir et les secteurs générateurs de croissance. Comme le dit Pierre, « les fonds sont l’arme la plus aiguisée du plan de relance ».
Le fonds de relance de France Invest devrait être doté de six milliards d’euros
Pierre Grand-Dufay
Pierre Grand-Dufay : Dans ce contexte, France Invest a été particulièrement actif et son projet de fonds de relance va voir le jour très prochainement. Il devrait être doté de six milliards d’euros, à investir par l’intermédiaire de sociétés de gestion nationales et régionales sous forme d’obligations. Ces « obligations Relance », garanties à hauteur de 30% par l’Etat, seront d’une durée de huit ans et remboursables in fine à un taux de 5,2% ; leur montant sera plafonné pour l’entreprise bénéficiaire à 12,5% du chiffre d’affaires 2019. Les sociétés de gestion sélectionnées au terme du process mené par France Invest devront accompagner plus 2 000 entreprises françaises à travers ce dispositif, dans un délai court, à priori de 18 ou 24 mois. Ce dispositif pourrait se révéler extrêmement utile au soutien de la relance, et il y a à l’évidence plusieurs sociétés de gestion légitimes pour le gérer en région.
(1) France Invest est l’association professionnelle du capital-investissement, créée en 1984. Elle regroupe près de 500 membres dont 300 fonds d’investissement. Ses membres accompagnent près de 7 200 entreprises qui pèsent plus de 210 milliards d’euros de chiffre d’affaires cumulé.