Alors que le Forum des mondes méditerranéens battait son plein au palais des congrès du parc Chanot lundi 7 février, une autre réunion, plus informelle mais non sans lien, s’est tenue à deux pas, au Palais des arts. Le président du Conseil mondial de l’eau Loïc Fauchon et le consul général du Sénégal à Marseille Abdourahmane Koita y ont réuni pas moins de neuf consuls pour faire passer un message majeur, à l’approche du 9e forum mondial de l’eau, qui se tiendra du 21 au 26 mars à Dakar, au Sénégal. Loïc Fauchon compte sur les consuls pour sensibiliser leurs pays respectifs à la cause et mobiliser massivement sur le plan politique, d’autant qu’il s’agira du premier forum organisé en Afrique Subsaharienne, une zone du monde fortement touchée par les pénuries d’eau. La dernière édition du forum de l’eau s’est tenue en 2018 au Brésil.
Le thème de cette 9e édition du Forum mondial de l’eau sera consacré à « La sécurité de l’eau, la paix et le développement ». « L’enjeu de ce forum est de trouver des solutions concrètes pour les populations qui ont besoin d’avoir accès non seulement à l’eau mais surtout à une eau saine. Il faut sortir des discours et faire en sorte que chacun des participants reparte avec des solutions dans sa besace », explique au micro de Gomet’ Loïc Fauchon. Lesdites solutions devront jaillir de concertations au cours de l’événement. « L’intérêt du forum, c’est permettre à plusieurs acteurs impliqués de dialoguer ensemble : gouvernements, entreprises, autorités locales et organisations non gouvernementales », poursuit celui qui est également président de la Safim à Marseille. Ainsi, le dernier forum dédié au financement de l’eau a permis la mise en place de financements « hydrides », issus à la fois de fonds privés, institutionnels ou associatifs.
Le Conseil mondial de l’eau, une institution internationale basée à Marseille
Fondé en 1996, le Conseil mondial de l’eau est une organisation internationale multipartite composée de 400 organisations membres. 60 pays y sont représentés, issus des cinq continents. Le Conseil se compose de plusieurs instance : une assemblée générale qui approuve la stratégie, un conseil des gouverneurs qui élit le président, un bureau composé du président, du vice-président, du trésorier et de trois autres membres, et enfin de multiples groupes de travail qui avancent sur des thèmes déterminés dans une période limitée. Le siège du Conseil mondial de l’eau se situe dans le quartier de la Joliette à Marseille (2e).
« Grâce à nos anciens, Marseille est une des villes du monde qui a la plus grande sécurisation en matière d’eau, avec l’utilisation des ressources de la Durance et du Verdon. Pour autant, il faut économiser l’eau, la respecter car on ne sait pas de quoi demain sera fait, à la fois en raison de la démographie mais aussi du réchauffement climatique », alerte Loïc Fauchon.
A l’occasion du Congrès mondial de la nature qui s’est tenu en septembre dernier, le groupe des Eaux de Marseille avertissait également de cette dernière problématique : le groupe prélève à ce jour uniquement 5% de l’eau de la Durance et s’équipe d’outils afin d’éviter les fuites et déperdition d’eau, dans une logique de protection les ressources naturelles. Interrogée par Gomet’, la directrice du groupe des eaux de Marseille, Sandrine Motte, prévenait cependant : « Nous ne sommes pas inquiets à l’instant T pour les volumes d’eau grâce au formidable château d’eau que constituent les Alpes. Mais plusieurs chercheurs commencent à alerter sur un risque réel d’ici dix ans. Nous serions fous de penser que nous ne craignons rien ».
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